La rencontre entre Mike Clay et Jay Scøtt, deux figures pop de l’heure, a fait des étincelles. Si bien que trois ans après leur première séance d’écriture ensemble, les acolytes font paraître un album collaboratif, Clay Scott, fruit d’une fusion où leurs univers s’alimentent et se complètent.

« Ça a commencé d’une façon très année 2020 : un classique slide dans les DM [messages privés d’Instagram] », raconte en riant Mike Clay, meneur de Clay and Friends et collaborateur de plusieurs artistes locaux. « Je lui ai dit : “Salut PL, je suis un gros fan. Je fais des sessions où je rencontre un artiste pendant une journée, on fait une chanson, puis on la sort, no strings attached. Est-ce que ça tente ? » »

L’offre était plus que tentante pour PL (Pier-Luc), alias Jay Scøtt, qui, à l’époque, commençait doucement à faire sa marque, mais n’avait pas encore connu le succès populaire d’aujourd’hui. « Je trouvais ça incroyable parce que je suivais Mike depuis un bon moment, explique Jay. J’avais encore un day job, ma carrière était presque à zéro. Mais Mike, c’est un des premiers qui a cru en moi. »

« Ça s’est bien passé, on a fait une chanson qui se retrouve aujourd’hui sur le disque, qui s’appelle Westmount, poursuit Mike Clay. That’s how it started. »

Coup de foudre

Ainsi a commencé « l’union » entre les deux musiciens, ajoute Jay Scøtt. Quelques minutes suffisent dans notre rencontre Zoom avec eux, quelques jours avant la parution de l’album, pour comprendre que le terme « union » n’est pas trop fort. Chacun parle de l’autre de manière élogieuse, avec une sincérité manifeste.

Le duo Clay Scott n’est pas né d’une ambition de succès (même si le projet fonctionnera sans doute bien), mais d’une simple envie partagée par deux amis qui s’admirent de continuer à créer ensemble.

« Je lisais un recueil de Maya Angelou récemment et une citation dit, grosso modo, que les gens vont peut-être oublier ce que tu as fait, mais ils n’oublieront pas le sentiment que tu leur as laissé. C’est souvent ce qui me marque dans les livres que je lis, la musique que j’écoute, mais aussi les personnes que je rencontre. Et je l’ai vraiment senti quand j’ai rencontré Jay », dit Mike Clay. Dans sa petite case de conversation Zoom, son acolyte semble touché.

Après cette première chanson, Westmount, Mike et Jay n’ont jamais arrêté d’écrire. « Quand on avait un 12 minutes à investir dans une chanson, on l’investissait ensemble. On faisait des tounes sans trop se demander où on s’en allait avec ça, dit Jay. Au fil du temps, on les a accumulées et on s’est dit que ça pourrait être cool d’en faire un projet. »

PHOTO FÉLIX RENAUD, FOURNIE PAR LES ARTISTES

Jay Scøtt et Mike Clay

Une fois l’idée germée, le duo a passé trois jours dans un chalet à composer. Peu de temps plus tard, l’album Clay Scott voit le jour. Leur pop tire de leurs styles respectifs pour devenir une entité unique. Ça groove, c’est hip-hop et folk à la fois, les voix se répondent bien. On sent du Scøtt et du Clay, mais on sent surtout sur cet album le son de Clay Scott.

Les gens qui écoutent ne le sauront pas forcément, parce que ce n’est pas dans l’ordre, mais nous, on sait quelle est la première chanson qu’on a composée et quelle est la dernière. On peut voir clairement qu’on fusionne de plus en plus au fil des chansons qu’on a faites.

Jay Scøtt

De plus en plus fusionnels

« La vie [de PL] a complètement changé à partir du moment où on s’est rencontrés », dit Mike Clay à propos de son ami qui, entre 2020 et aujourd’hui, a énormément gagné en popularité et a notamment reçu trois Félix. « Et de mon côté, sans avoir eu un essor aussi rapide, ma carrière a eu une croissance douce, disons. Chaque fois qu’on prenait des nouvelles ou qu’on se revoyait ces dernières années, on avait des moments de vie importants à se raconter. On vivait ça un peu ensemble, à travers les chansons qu’on écrivait. »

Mike Clay est celui qui a composé toutes les productions de l’album. Il a bâti la base de ce projet, même si la majorité s’est faite en collaboration. « C’est le premier projet où j’ai cette carte blanche, dit-il. Musicalement, le clic se fait entre nous. Quand j’avais des moments d’incertitude, PL était là. Il me disait de ne pas arrêter. C’est important d’avoir cette amitié, cette validation sincère. Quand j’écoute ce projet, je sens qu’il est imprégné de ça. »

0:00
 
0:00
 

Mike et Jay sont visiblement ravis de cet album, qui s’est fait sur trois ans, qui a été sorti sans préavis ni campagne de promotion, qui respire l’authenticité.

Avec la musique, comme avec l’univers visuel qu’on a créé et les référents qu’on a mis, j’espère que les gens vont pouvoir vivre leurs propres histoires à travers ce projet-là.

Mike Clay

Pour faire vivre la musique encore un peu plus, Clay Scott sera présenté deux fois seulement en concert, à Montréal et à Québec. Parce qu’on peut constater l’inventivité des deux musiciens et la stimulation créative que cette collaboration leur a apportées, on se doute que le spectacle aura quelque chose de spécial. Ils nous le confirment : le concert prendra la forme d’un « podcast musical ». C’est-à-dire ? « On va jouer l’album et ça va être entrecoupé de segments où on va enregistrer un podcast, littéralement, avec une belle poignée d’invités qui viendront nous dire s’ils ont aimé la chanson ou pas ou nous parler de leur nouvelle paire de kicks ou de leur chat, whatever », dit Mike Clay.

« Ça va être deux soirs complètement différents, avec des invités différents, poursuit Jay Scøtt. Dans tous les cas, ça nous a pris trois ans pour arriver là et je pense qu’il faut qu’on s’ancre bien les pieds dans le présent parce que ça sort et ça va passer rapidement. Ensuite, ça va être un souvenir. »

Mike conclut : « Dans 30 ou 40 ans, je réécouterai ce projet et j’entendrai un snapshot de ma vie et de celle de Jay aujourd’hui. C’est le projet que je sors avec lequel je suis le plus serein. Je suis excité comme un enfant. C’est pour tout ça que je fais de la musique. »

Clay Scott

Pop

Clay Scott

Mike Clay et Jay Scøtt

117 Records