Observer
« Je pense que 75 % du travail de dessin se fait par les yeux, par l’observation, et ce, avant même de toucher à un crayon », indique Orbie. Un premier conseil qui s’applique peu importe que l’on souhaite dessiner une personne, un objet ou un décor.
Les réunions du temps des Fêtes sont d’ailleurs, selon elle, une occasion idéale pour observer de nombreux modèles vivants. « Quand tous les adultes sont en train de jaser ensemble, les enfants peuvent en profiter pour les dessiner », suggère-t-elle. Entre cousins et cousines, il peut aussi être rigolo de tenter de reproduire différentes expressions faciales. « L’un fait une face fâchée et l’autre se pratique à dessiner. Il peut regarder comment le visage bouge », propose Orbie. Cette dernière trouve d’ailleurs qu’il est plus facile de s’inspirer de modèles vivants que de photographies. « On voit les détails différemment », croit-elle.
Varier ses sujets
Vous excellez dans les portraits, mais dessiner des animaux est un défi que vous n’arrivez pas à surmonter ? Osez vous exercer encore et encore, suggère Orbie, qui confie qu’elle aurait bien aimé recevoir ce conseil lorsqu’elle était plus jeune. Petite, elle adorait créer des personnages, mais elle ne dessinait que rarement des décors. Aujourd’hui, elle considère que ceux-ci représentent un « bon enjeu » pour elle. Si on a de la difficulté à illustrer un élément, on peut « observer comment les autres s’y prennent et se pratiquer ensuite à le faire à notre façon », propose-t-elle.
Commencer au crayon à mine
Un enfant, les larmes aux yeux, s’exclame que son dessin est raté parce qu’il n’aime pas le nez de son personnage. Un autre chiffonne sa feuille, car il a fait un trait de travers. Pour la plupart des parents, ces scènes sont des histoires vécues. Voilà pourquoi Orbie suggère aux petits dessinateurs de commencer leurs œuvres au crayon à mine. « Comme ça, tu peux te tromper aussi souvent que tu veux, surtout si tu ne pèses pas fort », note-t-elle. Lorsqu’elle donne des ateliers dans les écoles, Orbie explique aux enfants toutes les étapes par lesquelles elle passe.
« Je leur montre mes croquis. Ce ne sont pas de beaux dessins. C’est juste pour que l’on comprenne comment les personnages sont placés, comment je les cadre. Les expressions sont là, la position globale aussi », développe l’illustratrice. Et il est normal de ne pas être satisfait du premier coup, insiste-t-elle. « Des fois, je redessine 20 fois le même dessin. » Quand le brouillon est terminé, on peut ensuite le calquer sur une nouvelle feuille pour obtenir une version finale.
Arrêter de penser au résultat final
« Un dernier conseil que je pourrais donner et que je me donne à moi-même tout le temps (et que j’ai de la misère à suivre), c’est de dessiner pour soi, sans penser au résultat », indique, pour terminer, Orbie. On sort un cahier destiné à n’être vu que par soi et on fait voyager ses crayons sur les pages au fil de son imagination. Selon elle, on réussit alors « à aller ailleurs et à apprendre de nouvelles choses ». Un peu comme les enfants d’âge préscolaire « qui dessinent juste pour le plaisir de laisser leur main aller sur le dessin ». Les œuvres des enfants sont d’ailleurs une grande source d’inspiration pour l’illustratrice, qui apporte toujours une boîte remplie de dessins de tout-petits lorsqu’elle part en résidence de création.
« Chaque fois que je fais des ateliers, il y a plein de choses que les enfants font qui m’inspirent et qui nourrissent mon travail. » L’héroïne de La fin des poux ? en est l’exemple parfait. Orbie a modifié ses premiers croquis après avoir vu un dessin de sa fille. « Je le trouvais tellement cute. J’ai redessiné mon personnage, vraiment inspirée par le petit nez de cochon et les longues couettes », raconte celle qui planche actuellement sur une bande dessinée au sujet d’une enquête sur les bas perdus dont la parution est prévue pour 2023.
La fin des poux ?
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