(Paris) L’auteur de bande dessinée Bastien Vivès, dont une exposition au Festival d’Angoulême a été annulée après qu’il a été accusé de promouvoir la pédopornographie, a présenté jeudi des excuses pour ses propos les plus virulents.

Le Festival international de la BD, plus grand rendez-vous annuel de la bande dessinée, avait annoncé mercredi l’annulation de l’exposition qui devait être consacrée à partir de fin janvier à ce dessinateur français de 38 ans. Il invoquait des « menaces » qui ont visé l’auteur et les organisateurs.

Les détracteurs de Bastien Vivès lui reprochent, entre autres, d’avoir lancé sur Facebook des appels à la violence, sous pseudonyme, contre la dessinatrice féministe Emma en 2017.

« Aujourd’hui je me rends compte qu’au-delà de mes œuvres, ce sont surtout mes propos qui ont choqué », a-t-il écrit jeudi sur Instagram.

« Je regrette sincèrement certains de mes propos, et plus particulièrement ceux à l’encontre de la dessinatrice Emma posté sur mon mur Facebook envers laquelle je tiens à m’excuser. C’était gratuitement violent, irrespectueux et surtout indigne », a-t-il ajouté.

La polémique porte également sur les livres de cet auteur, qui mêlent pornographie et mineurs.

« Ils s’inscrivent dans un genre burlesque humoristique. Ce ton provocateur, il m’est arrivé de le reprendre parfois, de manière maladroite, dans mes interviews », a expliqué l’auteur de Petit Paul.

Cette BD, qui présente un enfant au pénis démesuré suscitant la convoitise des femmes, et d’autres titres comme Les melons de la colère, où une adolescente est violée, et La décharge mentale, qui met en scène des relations sexuelles entre des mineures et un homme majeur, font l’objet d’un débat sur leur conformité à la loi.

« Mais à aucun moment je n’ai voulu blesser des victimes de crimes et abus sexuels. Et je tiens évidemment, si mes propos ont pu heurter ces personnes, à leur présenter mes plus sincères excuses », a ajouté Bastien Vivès.

Mardi, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak avait estimé que « certains propos » passés de M. Vivès n’étaient « pas acceptables ».

Face aux accusations de pédopornographie, deux enseignes françaises de librairie, Cultura et Gibert Joseph, avaient cessé de vendre Petit Paul.