Il avait dit aux médias qu'il ne présenterait pas Bigard remet le paquet à Montréal parce qu'il voulait roder son show No 9 de Bigard, qu'il lancera dans quelques mois en France. «Ce sera comme ma première (de No 9) à Montréal!» avait-il promis.

Mais de première, que nenni. Pour une raison qu'on ignore (impossible d'obtenir une réaction ni samedi ni hier), il a changé d'avis et a présenté samedi Bigard remet le paquet, créé en 2009.

Les touristes français fans de Bigard qui pensaient voir du nouveau matériel à Montréal ont dû être déçus...

N'empêche: la salle Jean-Duceppe de la Place des Arts (pleine aux trois quarts) s'est pas mal esclaffée tout au long de la soirée, au cours de laquelle le bouffon champenois a aligné les grivoiseries, donnant à son show des airs de réunion d'anciens copains d'armée...

Bigard remet le paquet n'a pas le potentiel de réflexion du promis No 9 de Bigard, c'est le moins qu'on puisse dire. Le spectacle est plutôt une succession de blagues osées et de coups de gueule contre les interdits, «tous les trucs qui nous gonflent».

La vulgarité est ici omniprésente et finit par faire rire, tellement c'est épais. Genre Mike Ward en moins fin. C'est tout dire! Âmes sensibles, ultraféministes et grenouilles de bénitier s'abstenir...

Jean-Marie Bigard raconte des anecdotes de sa vie, de sa naissance jusqu'à nos jours. Il évoque ses souvenirs, notamment quand son père lui a signifié, à 13 ans, qu'il pouvait désormais fumer une cigarette après le repas.

«Aujourd'hui, le père, il prendrait six mois de prison ferme!» a ajouté l'humoriste qui a dit être devenu «un enculé de fumeur».

Il est difficile de tout censurer si l'on veut expliquer précisément dans quel univers se situe Bigard. Extrait: «Qu'est-ce qui sent le dessous de bras, les pieds et la chipounette en même temps? Un collant de femme roulé en boule...»

Bigard utilise des mots fleuris pour décrire l'intimité de la femme, sujet favori de ses blagues: la frisette, le persil, etc. Et parle de choses aussi «cour de récré du primaire» que de faire des vents. «J'adore péter, dit-il. Je fais des concours. Je peux tuer un teckel à cinq mètres en pétant. D'une rupture d'anévrisme.»

Mais il faut croire que ça plaît. Les spectateurs rient souvent - même le public féminin qui ne prenait visiblement pas la langue salace de Bigard au pied de la lettre.

Bigard remet le paquet, à la salle Jean-Duceppe jusqu'au 23 juillet.