Le week-end prochain, Heavy Montréal prend le relais d'Osheaga au parc Jean-Drapeau. Et la grand-messe du métal risque de chauffer les fesses du rendez-vous des hipsters cette année.

La raison: Metallica. À leur dernière visite au Québec, en 2011, les meilleurs ambassadeurs du métal du globe avaient attiré 110 000 spectateurs sur les plaines d'Abraham.

Parions qu'ils seront nombreux à faire le pèlerinage vers l'île Sainte-Hélène pour prendre leur fix de One. Survol d'une sixième édition prometteuse, où le punk fait son entrée par les grandes portes de l'enfer.

Les têtes d'affiche

Metallica

La bande à James Hetfield vit un viril conte de fées qui perdure depuis plus de 30 ans. Après avoir plaqué des riffs sur la musique d'un orchestre symphonique, sur une banquise, avec Lou Reed, fait une thérapie documentée et un film-concert, les gars n'ont rien à prouver et n'ont certainement pas besoin de fric.

Bien conscient que ses fidèles veulent plus entendre Creeping Death qu'Until It Sleeps, Metallica devrait offrir une solide prestation.

Et comme il s'agit d'un concert «sur demande», ce sont les fans qui choisiront eux-mêmes les pièces qu'ils veulent entendre à l'achat de leurs billets.

Mollo sur l'album noir, svp, gang. C'est le seul concert de Metallica en Amérique du Nord cet été.

Scène Molson Canadian, samedi, 20 h 15.

Slayer

Ben oui, Slayer. Encore. Un an après leur passage au CEPSUM avec Gojira, ils remettent ça à Heavy Montréal.

Coupable de vociférer ses chansons sataniques depuis des décennies, le groupe ne ralentit pas, même amputé du guitariste et compositeur de la plupart des grands classiques de la formation, Jeff Hanneman, mort en 2013.

Les fidèles devront se contenter du chanteur Tom Araya et du guitariste Kerry King, puisque le batteur mythique Dave Thunderkick Lombardo a déserté le groupe pour la énième fois.

Peu importe qui se retrouve derrière les instruments, on veut juste (ré)entendre Araya nous beugler Dead Skin Mask, War Ensemble et Seasons in the Abyss.

Scène Molson Canadian, dimanche, 21 h 15.

Photo: fournie par evenko

Slayer

Lamb of God

Une deuxième visite à l'île Sainte-Hélène pour ces autres vieux routiers qui, malgré un son plus gras et moins fédérateur, ont toujours la cote auprès des fans.

Le groupe est également respecté pour avoir inspiré une nouvelle vague métal et l'émergence de bands tels que Slipknot et Korn.

Scène Heavy, dimanche, 20 h.

Photo: fournie par evenko

Lamb of God

Les irréductibles

Anthrax

Un autre digne représentant du «Big Four», avec Metallica et Slayer, qui grimpera sur les planches du festival.

Il ne manque en fait que Megadeth, qui jouait en tête d'affiche de l'Amnesia Rockfest de Montebello il y a quelques semaines.

Les fans d'Anthrax vénèrent le groupe depuis des décennies et pas seulement grâce à Madhouse.

L'auteur de ces lignes respecte leur décision, mais il ira peut-être se racheter une bière pendant que la voix criarde et aiguë de Joey Belladona résonnera sur le site.

Scène Molson Canadian, samedi, 18 h 15.

Photo: archives AP

Anthrax

GrimSkunk

On va certainement faire un détour pour aller voir les vétérans québécois GrimSkunk - plus alternatifs que métal -, qui ont une très respectable feuille de route.

Franz Schuller et sa bande ont beaucoup de matériel à interpréter. On s'imagine sous le soleil, une bière à la main, en train de «groover» sur Silverhead, Martha et Le gouvernement songe.

Et pourquoi pas une envolée du claviériste Joe Evil sur Texas Cult Song?

Scène Molson Canadian, dimanche, 13 h.

Photo: tirée de Facebook

GrimSkunk

Mass Hysteria

Après sept ans d'absence, Mass Hysteria retraverse l'Atlantique pour une mini-tournée qui l'amènera sur quelques scènes québécoises, dont celle du parc Jean-Drapeau.

Les Français roulent leur bosse depuis 20 ans déjà et devraient venir hurler l'excellente Furia et quelques pièces de leur petit dernier, L'armée des ombres, qui contient quelques perles dont l'excellente et rassembleuse Positif à bloc.

À voir.

Scène de l'Apocalypse, samedi, 13 h 30.

Photo: tirée de Facebook

Mass Hysteria

Les intrus

Heavy Montréal flirte cette année avec d'autres styles musicaux allant au-delà du métal. Le promoteur evenko l'assume pleinement, lui qui a remplacé le nom HeavyMTL par Heavy Montréal dans cet esprit.

«On élargit vraiment nos horizons vers le punk, le grunge et le rock. Éventuellement, le but serait de mettre des Queens of the Stone Age ou Foo Fighters en haut de l'affiche», souligne Caroline Audet, gestionnaire des relations de presse et des médias sociaux pour evenko.

D'ici là, ce sont des groupes punk-rock qui se frotteront aux métalleux cette année.

The Offspring

Vingt ans après la sortie de l'album Smash, le groupe californien continue de rouler sa bosse. Même si ses derniers albums ne sont plus les nids de vers d'oreille d'antan, le groupe a le mérite de conserver sa touche estivale nostalgique, sans trop tomber dans la redite.

Et puis, les sceptiques seront surpris par leur connaissance du répertoire de The Offspring, dont plusieurs pièces ont dû faire partie de la trame sonore de leur jeunesse.

Si vous ne frétillez pas un peu sur The Kids Aren't Alright, Self Esteem et Come Out and Play, c'est que vous êtes plus sombre que le Seigneur des Ténèbres.

Scène Heavy, samedi, 19 h 15.

Photo: La Presse Canadienne

The Offspring

Bad Religion

Avant The Offspring, Bad Religion régnait déjà depuis belle lurette sur la scène punk. Les gens devraient sourciller en voyant le chanteur propret Greg Graffin s'avancer au micro après le départ d'une brute de la trempe de Tom Araya.

Il faut dire que le soliste de Bad Religion enseigne aussi à l'université et se spécialise dans la théorie de l'évolution. Des études qui l'ont aidé à mettre en musique ses nombreux coups de gueule contre la société.

En plus d'American Jesus, les spectateurs pourraient s'attendre à écouter les 21st Century (Digital Boy) et Infected.

Et comme les chansons sont très courtes, les gens risquent d'en avoir pour leur argent.

Scène Heavy, dimanche, 18 h.



Photo: Rocket Lavoie, Le Quotidien

Bad Religion

La curiosité

Babymetal

On a évidemment tous un cousin qui connaît le métal mieux que nous et qui portait fièrement un perfecto d'Anthrax.

Le mien - on le salue - m'a écrit pour me mettre au parfum de l'existence de ce phénomène bizarre nommé Babymetal.

En gros, il s'agit de trois adolescentes japonaises au visage poupin et aux robes particulières qui se défoncent sur une musique gothico-métal-pop.

C'est arrangé avec le gars des vues, mais ça nous dépayse un peu des visages habituels de la scène métal. Leurs chansons ont été téléchargées des millions de fois sur YouTube.

Scène Heavy, samedi, 13 h 10.

Photo: tirée de Facebook

Babymetal