Tiken Jah Fakoly. African Revolution. UniversalO.K., c'est un peu tricher: il y a des chansons en anglais, mais aussi en français et en dioula (langue maternelle du grand Ivoirien) sur ce 7e album studio de Tiken Jah Fakoly. Mais je préfère tricher que de ne pas parler de ce disque absolument extraordinaire, africain et contemporain, reggae et lucide, sans apitoiement et touchant, politisé et dansant. Le plus abouti et le plus accessible des albums de Fakoly.

Kanye West. My Dark Beautiful Twisted Fantasy. Def Jam

La preuve qu'il faut aimer un artiste pour ce qu'il fait et non pour ce qu'il est: véritable joyau, le cinquième album du «too loud» Kanye évoque Marvin Gaye, Isaac Hayes et Michael Jackson, fait de la place à des chanteuses qui ont quelque chose à dire, parle de vie et de mort et de sexe et d'amour (chastes oreilles, s'abstenir), démontre qu'on peut faire du rap mélodieux. Bref, un classique, toutes catégories musicales confondues.

Charlotte Gainsbourg. IRM. WEA

C'est vrai, l'album est sorti en 2009... mais en décembre 2009 et c'est vraiment en 2010 qu'on a découvert l'album de Charlotte réalisé par l'incroyable Beck. Un album qui est devenu une référence tant pour les artistes que pour les amateurs de très bonne musique. On s'entend: Charlotte Gainsbourg n'est pas capable de défendre ce disque sur scène, c'est vrai. Mais sur disque, c'est magistral.

The Besnard Lakes. The Besnard Lakes Are The Roaring Night. Outside Records

Si Brian Wilson des Beach Boys avait décidé de faire du rock atmosphérique, sombre, lyrique et admirablement dissonant tout à la fois, ça aurait peut-être donné quelque chose comme The Besnard Lakes, groupe montréalais mené par Jace Lasek et Olga Goeras dont ce troisième album est aussi magnifique que le précédent, mais encore mieux réalisé. Festin sonore et inquiétant...

Misteur Valaire. Golden Bombay. MV

J'ai longtemps hésité: Misteur Valaire ou Courtney Wing et son étonnant Bouquet of Might and Fury? C'est finalement Misteur Valaire qui l'a emporté parce que Golden Bombay marque une remarquable évolution: en intégrant peu à peu des textes à ses rythmes viscéraux ET urbains, organiquement conçus pour danser, MV passe au niveau supérieur. À voir sur scène impérativement, plaisir physique garanti.