Un jour, dans le métro, Patrice Cloutier a vu une publicité de la Fondation pour l'alphabétisation et il a été interpellé. Après s'être enquis des besoins, ce «professionnel des chiffres» s'est joint au groupe de bénévoles assignés à l'information et à la cueillette du programme Lecture en cadeau, au Salon du livre de Montréal.

«Dans notre société, la lecture est à la base de tout», dira Patrice Cloutier, directeur financier d'une grande firme-conseil montréalaise. «Juste à regarder la corrélation entre analphabétisme et pauvreté... Comme bénévoles, un de nos rôles les plus importants est de faire connaître Lecture en cadeau.»

Depuis 1999, Lecture en cadeau recueille des livres neufs et les distribue à des groupes d'enfants de 0 à 12 ans défavorisés du point de vue socio-économique. En mai dernier, 30 181 petits Québécois ont reçu en cadeau un livre neuf, souvent leur premier livre et presque toujours leur premier livre neuf.

«Il est très important de viser les enfants d'âge préscolaire», explique Maryse Perreault, PDG de la Fondation pour l'alphabétisation. «S'ils ont toujours été en contact avec des livres, la lecture risquera moins de leur apparaître comme une activité rébarbative et difficile quand ils arriveront à l'école.»

La cueillette se fait en novembre et décembre dans plus de 300 points de dépôt partout au Québec: librairies participantes, bibliothèques publiques et dans la plupart des salons du livre. Ici, au SLM, les bénévoles de Lecture en cadeau repartent avec quelque 3000 livres dans lesquels les donateurs peuvent inclure une dédicace et une carte postale que le jeune récipiendaire du cadeau pourra leur retourner éventuellement.

«Au Salon du livre, dira Patrice Cloutier, on sent l'intérêt des gens quand on leur explique le fonctionnement du programme. Même quand on croit que ce n'est pas le cas, on en voit revenir à notre stand avec un livre.» Les livres sont redistribués dans la région même où ils ont été amassés: 7700 à Montréal lors de la dernière tournée de Lecture en cadeau, 4000 en Montérégie et 975 à Laval. De beaux chiffres qui doivent s'élever en contrepartie à une réalité dramatique...

«Le tiers des Québécois sont des analphabètes fonctionnels», rappelle Maryse Perreault. À ceux-là s'ajoutent les 16% d'adultes qui ne savent ni lire ni écrire.

Pour info: www.fondationalphabetisation.org