Benoît Fréchette est le guitariste de Carl-Éric Hudon, mais les deux complices ont aussi démarré pour le plaisir «un projet de chambre à coucher» où le défi était «d'insérer le plus de références intellectuelles possible» dans des chansons pop d'inspiration sixties. Ainsi est né Panache. «De fil en aiguille, on s'est mis à enregistrer des chansons», raconte Carl-Éric Hudon. Et de fil en aiguille, Panache a obtenu un contrat de disque avec l'un des meilleurs labels francophones en ville, Grosse Boîte (Coeur de pirate, Bernard Adamus).

En attendant le disque qui sortira le 2 novembre, Panache sera en spectacle ce soir au IL Motore, dans le cadre de Pop Montréal. Le rock rétro-frenchy de Panache est très accrocheur. «J'écoute beaucoup de rock très pop. Les Kinks, des chansons comme Happy Together des Turtles. Mais aussi du pop-rock des années 1990 et 2000 comme Weezer, Pavement et Vampire Weekend», détaille Hudon.

Quant aux textes, ils font référence à la culture française, fruit des soirées entre Hudon, Fréchette et leurs amis, qui écoutent en boucle des films de la Nouvelle Vague, dont ceux d'Éric Rohmer, teintés d'un existentialisme amoureux qui fait bien marrer les musiciens.

«Les personnages ont des conversations et des dilemmes pas possibles, explique Carl-Éric Hudon. Ils intellectualisent trop le désir du sexe opposé.»

Cela donne des chansonnettes rock comme Bouvier Bernois ou Tu n'as rien vu (à Hiroshima, non) qui respirent une insouciance juvénile, et dont les harmonies vocales ont un effet plutôt libérateur. En solo, Hudon signe des chansons introspectives et personnelles. Avec Panache, c'est plutôt du «plaisir» et du «laisser-aller», résume-t-il.

Panache se produit ce soir, à 22 h 40, au Il Motore, avant Amanita Bloom, et après Small Sins et Solids.