L’offre en arts visuels est abondante, comme toujours, cet hiver. Voici quelques propositions qui devraient retenir votre attention.

Les territoires de Natasha Kanapé Fontaine

La galerie montréalaise Pierre-François Ouellette art contemporain présente une exposition de la poète Natasha Kanapé Fontaine, Nutshimit Tshissitutam. « Peindre est un voyage dans le temps, où la terre avant qu’elle n’ait été changée par l’humain souhaite simplement revenir à nous pour réveiller d’où nous venons », dit l’artiste à propos de ses toiles. Ses tableaux sont abstraits, mais on pourrait y reconnaître quelque chose du territoire, extérieur ou intérieur, le nôtre ou le sien, puisque Natasha Kanapé Fontaine travaille par intuition, tout en sachant que les images, même évocatrices, prennent souche quelque part dans la nature, nos vies, chez nos ancêtres. Assurément à découvrir.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Chez Pierre-François Ouellette art contemporain jusqu’au 17 février

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Installations et réalité virtuelle chez Phi

PHOTO FOURNIE PAR PHI

Extrait de Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, présentée au Centre Phi à partir du 7 février

Plusieurs expos intéressantes à voir chez Phi en ce début d’année. D’abord, à la Fondation, les deux installations de l’artiste argentin d’origine thaïlandaise Rirkrit Tiravanija, Jouez/Play, se poursuivent jusqu’en mars. On peut notamment pénétrer dans une salle de répétition où l’on peut écouter des enregistrements ou encore jouer avec des instruments qui s’y trouvent. Au Centre Phi, on pourra voir Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, cette jeune Noire de l’Alabama qui, neuf mois avant Rosa Parks, a refusé de céder sa place à un homme blanc (dans un autobus) et s’est fait emprisonner. Une expérience en réalité virtuelle, tout comme L’horizon de Khéops, qui détaille les rites funéraires du pharaon égyptien.

Jean Siag, La Presse

Jouez/Play, jusqu’au 10 mars à la Fondation Phi ; Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin, du 7 février au 10 mars au Centre Phi ; L’horizon de Khéops, du 16 février au 31 mars dans le Vieux-Port de Montréal, au 2, rue de la Commune Ouest

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Saint-Hyacinthe, entre deux biennales

PHOTO FOURNIE PAR EXPRESSION

Kim Waldron, Showroom, Mono Factory, 2022

Toutes les raisons sont bonnes d’aller à Saint-Hyacinthe et, si une visite au centre d’exposition Expression n’était pas votre but premier, eh bien, ça vous fournit un motif supplémentaire de mettre le cap sur cette ville où l’art contemporain est souvent célébré. En attendant la prochaine Biennale Orange, l’été prochain, on y découvre Kim Waldron, cette artiste montréalaise qui travaille souvent à partir de ce que l’actualité lui donne comme matière première. Le scandale des Panama Papers l’a par exemple inspirée à s’ouvrir elle-même une entreprise dont le siège social se trouve à Hong Kong. L’expo-bilan fort prometteuse présentée chez Expression détaille notamment cette expérience dans Kim Waldron ltée : société civile.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Kim Waldron ltée : société civile, du 20 janvier au 21 avril 2024, chez Expression

Consultez le site de la galerie

Georgia O’Keeffe et Henry Moore

PHOTO YOUSUF KARSH, FOURNIE PAR LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MONTRÉAL

Georgia O’Keeffe en 1956. Don d’Estrellita Karsh à la mémoire de Yousuf Karsh. Succession de Yousuf Karsh.

Georgia O’Keeffe fait partie de ces artistes dont l’art plaît à un grand nombre, particulièrement ses représentations hyper réalistes de fleurs ou de son Nouveau-Mexique d’adoption. Le San Diego Museum of Art, qui a conçu l’exposition qui lui est consacrée au Musée des beaux-arts de Montréal, a décidé de mettre son travail en parallèle avec celui du sculpteur britannique Henry Moore en nous annonçant des similitudes surprenantes entre les deux. On aime bien l’idée, le genre de concept qui impose (ou pas !) une réflexion plus poussée au visiteur.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Georgia O’Keeffe et Henry Moore : géants de l’art moderne, dès le 10 février, au Musée des beaux-arts de Montréal

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Générations : la famille Sobey et l’art canadien

PHOTO KENT MONKMAN, FOURNIE PAR LE MNBAQ

Study for « mistikôsiwak (Wooden Boat People) : Resurgence of the People » (Variation finale), 2019. Acrylique sur toile, 107,3 cm x 213,4 cm. Collection de la Sobey Art Foundation.

Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) a eu la bonne idée d’exposer une partie de la riche collection de la famille Sobey (sur trois générations). Au total, on parle d’environ 175 œuvres d’artistes canadiens comme Emily Carr, Peter Doig, David Milne, Mario Doucette ou encore les peintres du Groupe des sept, sans oublier les Québécois Paul-Émile Borduas, Jean Paul Lemieux ou Jean Paul Riopelle, pour ne nommer que ceux-là. Y figurent également des artistes issus des Premières Nations comme Annie Pootoogook, Brenda Draney, Joseph Tisiga ou Brian Jungen. L’exposition offre ainsi un survol de l’art canadien des XIXe et XXsiècles.

Jean Siag, La Presse

Générations : la famille Sobey et l’art canadien, du 16 février au 12 mai, au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Consultez le site du MNBAQ

Histoires de lutte

PHOTO JENNIFER MARCUSON, FOURNIE PAR LE MUSÉE DE LA CIVILISATION DE QUÉBEC

L’exposition Lutte, le Québec dans l’arène, en cours de production

On ne parle pas ici de lutte sociale ou de grands mouvements de revendications. On parle de deux personnages qui se tapent dessus dans un ring, souvent avec des allures excentriques et une attitude très, très dramatique. Y a-t-il plus que ça à voir dans la lutte ? Assurément, puisque le Musée de la civilisation veut réunir les amateurs et les sceptiques autour d’une exposition sur l’histoire de la lutte au Québec. Il s’agit d’une coproduction avec la compagnie Ex Machina, ce qui rend la proposition encore plus intrigante. On y va, mais on ne promet pas de regarder toutes les vidéos...

Stéphanie Bérubé, La Presse

Lutte, le Québec dans l’arène, dès le 20 mars, au Musée de la civilisation de Québec

Consultez le site du Musée de la civilisation