(Montréal) Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) n’a pas de projets majeurs d’infrastructure dans les cartons, mais l’institution veut réaménager certaines collections, notamment en donnant plus d’espace à l’art inuit et en créant un nouvel espace d’exploration de l’art québécois et canadien.

Le MBAM s’est donné l’objectif de récolter 100 millions sur cinq ans pour financer les diverses initiatives de son premier plan stratégique annuel, présenté mardi.

« La grande différence, c’est qu’il n’y a pas de projet d’infrastructure au cœur de la campagne, explique en entrevue la directrice générale de la Fondation du Musée des beaux-arts de Montréal, Jo-Anne Duchesne. Là, on est vraiment dans une réappropriation des lieux. »

Convaincre les grands donateurs d’embarquer dans une campagne qui vise la pérennité plutôt qu’un projet plus visible comme un nouveau pavillon, par exemple, est un défi, reconnaît Mme Duchesne, mais elle souligne que la fondation a déjà atteint 80 % de sa cible grâce aux engagements de grands donateurs pour les prochaines années.

L’argent philanthropique est essentiel à la mission du MBAM dans un contexte difficile pour le secteur muséal, plaide la dirigeante de la fondation. Bien que l’achalandage soit en hausse, celui-ci n’est toujours pas revenu au seuil d’avant la pandémie. L’organisation n’échappe pas non plus à la flambée de l’inflation qui amène une pression sur ses coûts.

« Si on veut conserver une même qualité, si on veut conserver une même ampleur de présentation de la programmation, de déploiement de la collection et de l’offre aussi en accessibilité pour les projets éducatifs ou de thérapie, ces sommes-là sont cruciales. »

Des dons recueillis, 64 % seront utilisés pour soutenir la collection et la programmation des expositions, une autre tranche de 21 % aux projets spéciaux et 15 % à des projets communautaires et d’accessibilité.

Parmi les projets qui réaménageront ses espaces existants, le MBAM va établir un nouvel espace d’exploration de l’art québécois et canadien. Le musée espère ouvrir cet espace à de nouvelles voix et ainsi « inspirer un nouveau regard sur l’histoire de l’art », a dit la conservatrice Marie-Dailey Desmarais, lors de la conférence de presse.

Pour établir cet espace, la collection de 900 œuvres d’art inuit sera déplacée afin d’occuper une superficie « deux fois plus grande », a ajouté la conservatrice. L’objectif est de donner une plus grande visibilité à l’art inuit historique et contemporain.

L’artiste visuelle Asinnajaq participera au redéploiement de cette collection. Le MBAM promet que la collection aura une nouvelle approche narrative « audacieuse ».

L’institution a également annoncé qu’elle renouvelle le mandat de directeur général de Stéphane Aquin pour une durée de trois ans.