Le photographe mythique argentin Horacio Coppola, un ancien du Bauhaus, l'école d'art devenue un mouvement artistique majeur du XXème siècle, est décédé lundi à l'âge de 105 ans à Buenos Aires, a-t-on appris auprès de la galerie d'art Jorge Mara-La Ruche.

Marié à la photographe allemande Grete Stern, qu'il a rencontrée avant-guerre à Weimar (250 km au sud-ouest de Berlin) lors de ses études au Bauhaus, Coppola réalise à Berlin le film Traum (Rêve, en 16 mm) en 1933 avec Walter Auerbach.

Il séjourne en 1934 et 1935 à Londres, où il tourne en 16 mm Un dimanche à Hampstead Heath, et Paris, où il réalise des portraits devenus classiques de Marc Chagall et Joan Miro. Coppola réalise alors aussi pour les Cahiers d'art L'art de la Mésopotamie (sur les collections du Louvre et du British Museum).

Il acquiert un Leica dont il ne se séparera plus, puis s'installe avec son épouse à Buenos Aires et se fait rapidement un nom avec le livre Buenos Aires 1936.

Il fera partie avec Grete Stern, Annemarie Heinrich, également née en Allemagne, Anatole Saderman, né en Russie, et Juan di Sandro, né en Italie, du cercle restreint des grands photographes argentins de l'avant-guerre.

Né à Buenos Aires en 1906 dans une famille d'immigrés aisés, Coppola est élevé dans un milieu épris de musique, de littérature et de philosophie. En 1929, à 23 ans, il fonde le premier Ciné-Club de Buenos Aires.

Il se fait remarquer dès l'âge de 21 ans avec une série sur Buenos Aires qui allait illustrer ensuite la première édition de l'ouvrage Evaristo Carriego de Jorge Luis Borges.

Oublié dans les années 1970, redécouvert à partir des années 1980, son oeuvre des années 30 a été exposée en 2005 par la galerie Jorge Mara-La Ruche lors de la Foire d'art espagnole Arco et à Buenos Aires chez ArteBA. L'année suivante, le Musée d'art latino-américain de Buenos Aires (Malba) a organisé une rétrospective de son oeuvre des années 20, 30 et 40.