Une douzaine de diffuseurs québécois menés par l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles (RIDEAU) demande au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) un soutien annuel de 40 millions pour les quatre prochaines années.

Avec des organismes de diffusion comme Danse Danse, Tangente, Le Diamant, la Tohu, Les Gros Becs ou La Maison Théâtre, RIDEAU a estimé qu’une somme totale de 160 millions sur quatre ans était nécessaire pour assurer la diffusion de spectacles en salle, mais aussi la circulation de ces spectacles dans l’ensemble du territoire.

« On parle d’un soutien à nos missions, pour payer notre main-d’œuvre et améliorer leurs conditions de travail, pour bonifier les conditions d’accueil des productions des artistes, donc mieux les rémunérer, faire une meilleure promotion, offrir de meilleurs cachets, mais aussi pour assurer une meilleure circulation des œuvres », nous dit la directrice générale de RIDEAU, Julie-Anne Richard.

Le 1er février prochain, l’ensemble des clientèles du CALQ doit déposer ses demandes de subventions au fonctionnement pour les quatre prochaines années et une vague énorme de demandes est attendue.

« C’est une fenêtre d’opportunité qui est très importante, on sait que la conjoncture n’est pas facile, nous dit Julie-Anne Richard, mais c’est une occasion qui ne va pas repasser avant quatre ans, donc on ne peut pas attendre et la dernière fois qu’on l’a fait c’était il y a six ans à cause de la pandémie mondiale. »

Le contexte est extrêmement difficile pour les diffuseurs, estime Julie-Anne Richard, qui se dit très inquiète de la situation. « Il y a une pression énorme étant donné les coûts de production, la rareté de la main-d’œuvre, l’inflation. Il y a des diffuseurs qui nous parlent d’une hausse de 35 % de leurs coûts. »

7,7 millions pour RIDEAU

RIDEAU, qui réunit à elle seule 350 salles de spectacles, dont les deux tiers sont situés à l’extérieur de l’île de Montréal, demande au gouvernement un investissement annuel de 7,7 millions (sur les 40 millions) dans le prochain budget provincial pour les diffuseurs pluridisciplinaires membres de son association

« Si on ne parvient pas à équilibrer notre budget, nos salles vont devoir soustraire de leur budget les éléments les plus risqués. Donc les artistes de la relève [toutes disciplines confondues] et les spectacles où on développe de nouveaux publics, comme des shows de danse, nous dit Julie-Anne Richard. Tout cela va se traduire par une baisse du risque artistique et un appauvrissement de l’offre en région. »

La directrice générale de RIDEAU déplore le fait que les salles pluridisciplinaires soient aussi peu subventionnées.

« Il y a un écart de plus en plus grand entre les salles pluridisciplinaires et les salles spécialisées. Le cahier de charge qu’on leur demande est de plus en plus important, que ce soit en médiation culturelle ou en soutien à la relève, par exemple. C’est pour ça qu’on dit, si vous voulez que l’on continue à faire cela, il y a un rattrapage à faire. »