Véronic DiCaire vient de terminer le tournage de l’adaptation cinématographique des Belles-Sœurs de Michel Tremblay. Avant de reprendre la route du Québec avec son spectacle d’imitations, la « showgirl » aux mille et une voix a répondu aux questions des lecteurs.

Vous avez prouvé, avec vos imitations des plus grandes chanteuses à voix, que vous avez des aptitudes vocales exceptionnelles. Avez-vous déjà songé à faire carrière en chanson avec votre propre voix ?

Hélène Grégoire

[Rires] C’est drôle que certaines personnes aient oublié que j’étais chanteuse avant ! Mais en même temps, depuis que j’ai fait la première partie des spectacles de Céline Dion [au Centre Bell en 2008 et 2009], la carrière d’imitatrice a pris le dessus.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Véronic DiCaire en première partie du spectacle de Céline Dion au Centre Bell en 2009

Durant votre jeunesse à Embrun [en Ontario], étiez-vous plus culture pop francophone ou culture pop anglaise/américaine ?

François Bertrand

Pop francophone. Entièrement. La culture francophone m’a toujours bercée. C’est seulement à l’adolescence que j’ai perfectionné mon anglais. Sinon, pas du tout. En sixième année, notre enseignante nous avait demandé de parler d’une chanteuse, d’un groupe de musique ou d’une personnalité publique devant la classe. Toutes mes amies avaient pris Tiffany, Debbie Gibson ou Samantha Fox. Moi, j’avais choisi de faire un exposé sur Guillaume Lemay-Thivierge ! Parce que j’avais beaucoup aimé Le matou et j’étais super impressionnée. J’avais regardé L’effrontée avec Charlotte Gainsbourg, Bach et Bottine avec Mahée Paiement, La guerre des tuques… J’étais fascinée de voir qu’un enfant puisse faire ce métier.

Quelle a été votre première imitation ?

Monic C.

C’était Marie Carmen, durant une balance de son avant un spectacle avec des amis. J’avais repris Entre l’ombre et la lumière, qui était la chanson de l’heure à l’époque. C’était seulement pour faire rire les gens autour de moi, pour m’amuser.

Est-ce que tu as déjà envisagé de faire un autre métier qu’un métier artistique ?

Maria da Ponté

Oui. C’était à l’école. Quand on nous avait pressés de faire un choix de carrière, j’avais choisi infirmière. C’est un métier qui m’avait toujours fascinée, parce que ma mère était secrétaire médicale. Et j’allais souvent la rejoindre au travail après l’école. Et mon gros fun, c’était de feuilleter les encyclopédies médicales pour trouver les maladies. Le domaine médical m’intriguait beaucoup, mais j’ai été chanceuse. J’ai eu des enseignants hyper vigilants et quand ils ont vu que j’avais choisi la voie des sciences, ils ont fait : « Stop ! » Ils m’ont dit d’aller en arts… Ils m’ont dit d’obtenir mon diplôme d’études secondaires, mais qu’après, je devais poursuivre une carrière en musique. Ils m’ont dit d’aller vivre mon rêve. Ça m’a beaucoup aidée. J’en parle aujourd’hui et j’en ai encore des frissons.

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Véronic DiCaire au Gala de l’ADISQ en 2002

Est-ce qu’il y a une chanteuse que vous n’arrivez pas à imiter ?

Lucie Poulin

Je m’éloigne des chanteuses qui rappent ou qui chantent trop vite, comme Nicki Minaj. Ce n’est pas quelque chose qui m’attire. Quand j’ai commencé à travailler des imitations pour mon spectacle en France, j’avais envie de faire Diam’s, mais ça n’allait pas du tout. J’ai donc décidé de faire Mireille Mathieu qui chante Jeune demoiselle.

Lorsque vous faites un spectacle d’imitations de personnalités, devez-vous avoir leur accord ?

G. Rondeau

Non. Il y a des droits de diffusion et tout ça, mais je n’ai pas à obtenir leur accord. Heureusement pour tout le monde, ce que je fais, c’est un spectacle qui rend hommage… avec quelques clins d’œil taquins. Je me pose la même question pour chaque chanteuse que j’imite : est-ce que je serais capable de l’imiter devant elle ? Si c’est oui, je garde le numéro. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour Lara Fabian, Isabelle Boulay, Lynda Lemay et Shania Twain ! Pour Shania Twain, c’était à [Las] Vegas. Je devais commencer mon numéro sur scène du côté droit, mais elle était assise dans cette section. Et j’étais beaucoup trop timide pour l’imiter devant elle ! J’ai donc changé de bord. Je suis allée complètement à gauche. Et l’éclairagiste était comme : « Mais qu’est-ce qu’elle fait ? » [Rires]

Lorsque vous rencontrez une chanteuse comme Céline Dion et que vous interagissez avec elle, est-ce que ça influence la manière dont vous l’imitez ensuite ?

Maryse Lariviere

Absolument. C’est du bonbon, avoir du surplus, voir la gestuelle, voir les mimiques… Même chose pour Isabelle Boulay. J’ai les yeux grand ouverts. J’observe beaucoup. C’est plus fort que moi ! J’ai côtoyé Diane Lavallée durant le tournage des Belles-Sœurs cet automne. Le soir, avec Rémon [Boulerice, son imprésario et conjoint], quand je racontais des anecdotes qui impliquaient Diane Lavallée, je prenais sa voix. Rémon me disait : « Ben voyons ! Tu parles comme Thérèse dans La petite vie ! » Mais c’est plus fort que moi ! Ce sont des tessitures de voix qui sont tellement particulières. Je n’ai pas le choix !

PHOTO FOURNIE PAR GESCA

Véronic DiCaire sur scène en 2019

Quel imitateur ou imitatrice vous a le plus impressionnée ?

François Desrochers

Michaël Gregorio, c’est un peu mon pendant masculin en France. Tous les deux, on est très musicaux. On a un band. On est différents d’un Laurent Gerra, qui est plus politique, par exemple. Au Québec, Jean-Guy Moreau était fantastique. J’ai d’ailleurs travaillé avec sa nièce sur Drôles de Véronic. Une fois, elle est venue me voir et m’a dit : « On connaît ça, dans notre famille, les imitations. Et mon oncle aurait beaucoup aimé ce que tu fais. » Ça m’avait tellement touchée, parce que M. Moreau, c’est un des premiers imitateurs au Québec.

Véronic DiCaire poursuit sa tournée de spectacles au Québec. TVA diffuse Chanteurs masqués le dimanche à 18 h 30. Nos belles-sœurs sortira en salle le 11 juillet 2024.

Consultez le site de Véronic DiCaire pour les dates de tournée