La directrice de Phénomena, D. Kimm, ne manque jamais d’idées colorées pour renouveler le contenu de son évènement indiscipliné. Elle présente cette année un tout premier Cabaret féministe pas gentil du tout, une soirée « un peu baveuse et festive » animée par Salomé Corbo le 17 octobre prochain à la Sala Rossa.
Comme toujours à Phénomena, l’affiche suscite l’étonnement : la cinéaste Geneviève Albert, la photographe Julie Artacho, la circassienne Éliane Bonin, la rappeuse Calamine, la chorégraphe Mélanie Demers, la chroniqueuse Manal Drissi, la musicienne Frannie Holder, la politicienne Manon Massé, ainsi que les comédiennes Louise Bombardier, Sophie Cadieux et Katia Lévesque.
« Je suis très fière d’avoir convaincu ces filles-là de venir faire le cabaret, lance D. Kimm. Ça faisait longtemps que j’y pensais. C’est un peu dans le style de notre Combat contre la langue de bois, mais juste avec des filles. Ce sera une belle soirée où on va se lâcher lousses. »
Talents méconnus
La directrice artistique souligne qu’elle n’impose aucun sujet à ses invitées. Depuis ses débuts, Phénomena vise d’ailleurs à faire sortir les participantes et participants de leur zone de confort ou à les encourager à montrer leurs talents méconnus.
Les gens sont libres de faire ce qu’ils ou elles veulent chez nous. Ce sont toutes de grandes féministes que j’ai invitées. Et Salomé Corbo, excellente improvisatrice, a un très bon sens de la répartie à l’animation.
D. Kimm, directrice de Phénomena
La directrice de Phénomena souhaitait surtout réunir un groupe de femmes fortes qui ont des choses à dire, que leurs propos soient drôles ou provocateurs, qu’elles expriment des revendications, des élans de solidarité et des remises en question en toute liberté.
La distribution a été constituée par invitations. Il n’y a donc aucune audition à passer ou de textes à faire parvenir aux organisateurs dans la préparation d’un tel cabaret. Le programme de la soirée y va tout de même de cet avertissement saugrenu : « il se peut que le mot “clitoris” soit prononcé ».
« Je ne veux pas trop savoir ce qu’elles préparent pour leur numéro, avoue D. Kimm. Les choses bougent souvent jusqu’à la dernière minute. Un cabaret se doit de demeurer toujours très vivant. Il y a un risque puisque ça ne dure qu’une seule soirée. Mais la fraîcheur est garantie. Les artistes et le public nous font confiance depuis le temps. Le festival commence à avoir une belle notoriété. »
Le Cabaret féministe pas gentil du tout est présenté le 17 octobre à la Sala Rossa.
Consultez le site de PhénomenaSuggestions de la programmatrice D. Kimm
La « parade phénoménale »
« Incontournable, la parade, c’est comme préparer deux festivals l’un après l’autre, avoue D. Kimm. On réussit à faire fermer le boulevard Saint-Laurent pour un évènement non commercial. Des centaines de personnes se costument, il y a des thématiques et des bannières, le tout accompagné par deux fanfares. La parade se termine à l’Entrepôt 77, rue Bernard, avec un concert de la Fanfare Pourpour. » L’évènement a lieu même en cas de pluie.
Le 2 octobre, dès 13 h (du parc Lahaie à la rue Bernard)
Combat contre la langue de bois
Reporté deux fois en raison de la pandémie, le Combat contre la langue de bois est de retour, animé par l’impertinent Stéphane Crête. L’évènement invite une dizaine de personnalités à parler d’un sujet de leur choix pendant cinq minutes. Entre les discours, un orchestre maison aère les esprits. Les participants incluent notre collègue Marc Cassivi, mais aussi Barbada, Dominic Champagne, Benoit Chartier, La Bronze, Simon Jodoin, Francis Ouellette, Caroline Monnet, Marie Montpetit, Pascale Montpetit et Will Prosper.
Le 5 octobre, à 19 h, à La Tulipe
Cabaret Dada
Le traditionnel Cabaret Dada sera animé par la toujours surprenante Alexis O’Hara. « Je suis très contente de retrouver les drag kings Rock Bière et RV Métal qu’on avait présentés à leurs tout débuts. » Au menu de cette soirée d’irrespect, d’extravagance et de transgression, comme le mot « dada » le suppose : les clownesques Laurette et Arlette, le rockeur expérientiel Jonathan Parant, le danseur-chorégraphe Jacques Poulin-Denis, la danseuse queer Maxine Segalowitz et le musicien Beaver Sheppard.
Les 15 et 16 octobre, à 20 h, à la Sala Rossa
Music Sensation (Battle Waacking)
En clôture, Phénomena offre au public un Battle Waacking. « Apparentée au voguing, décrit D. Kimm, c’est une tendance de la côte Ouest chez les communautés latino-américaines et noires LGBTQ+. Il s’agit d’un concours où les participants rivalisent d’originalité dans une danse influencée par les films muets hollywoodiens des années 1920. La directrice artistique du projet est Axelle Munezero. Elle a travaillé à Montréal avec des patineurs artistiques olympiques pour leur enseigner le waacking. »
Le 21 octobre, à 20 h, à la Sala Rossa