Le violoncelliste Paul Marleyn et le pianiste Stéphane Lemelin poursuivent leurs pérégrinations au sein du répertoire romantique français avec un nouvel opus chez ATMA Classique. Au menu : trois intéressantes raretés qui auraient toutefois mérité un engagement plus intense des interprètes.

Les deux Canadiens ont déjà gagné leurs galons en matière de découverte et de promotion du patrimoine musical français, notamment en tant qu’anciens membres du Trio Hochelaga. Après avoir rendu hommage à Dubois, Ropartz et Rhené-Baton, Lemelin et Marleyn sont partis fouiller dans les catalogues d’Édouard Lalo, de Paul Lacombe et de Fernand de La Tombelle.

Des trois, seul Lalo (1823-1892) est plus ou moins demeuré au répertoire avec sa Symphonie espagnole. Composée en 1856 et dédiée à Anton Rubinstein, sa vibrante Sonate pour violoncelle en la mineur a déjà été l’objet d’une poignée d’enregistrements.

Ce n’est pas le cas des deux autres auteurs au programme. Ayant toujours habité sa Carcassonne natale, Paul Lacombe (1837-1927) a néanmoins entretenu des liens étroits avec la Ville Lumière, grâce à sa proximité avec Saint-Saëns et Bizet. Sa Sonate pour piano et violoncelle — et non « violoncelle et piano », comme il est davantage de coutume — a été écrite en 1902 en l’honneur du grand professeur de violoncelle Jules Loeb.

Né au château de Fayrac, le baron Fernand de La Tombelle apprend pour sa part le piano avec sa mère, ancienne élève de Liszt. Ce touche-à-tout disciple de Saint-Saëns et de Dubois fut récompensé pour des écrits sur la sculpture et l’astronomie ! Sa Sonate pour violoncelle et piano, datée de 1901-1902, est dédiée au violoncelliste Gaston Courras, de l’Opéra de Paris.

On a ici affaire à trois partitions autant bien troussées qu’inspirées, qu’on entendrait volontiers plus souvent au lieu des sempiternelles sonates de Chopin et de Franck. Enregistré au Domaine Forget durant l’été 2020, le disque bénéficie d’une exécution soignée qui aurait toutefois tiré parti d’une caractérisation plus marquée du matériau musical, notamment dans les finales, des allegros que les compositeurs demandent « con fuoco » (Lacombe) ou « vivace » (de La Tombelle).

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Édouard Lalo, Paul Lacombe, Fernand de La Tombelle : sonates pour piano et violoncelle

Classique

Édouard Lalo, Paul Lacombe, Fernand de La Tombelle : sonates pour piano et violoncelle

Paul Marleyn et Stéphane Lemelin

ATMA Classique

7/10