Florian Sempey ? Sì ! ★★★★

Il est LE baryton qui monte en France depuis une dizaine d’années. Florian Sempey a lancé il y a une semaine son premier disque, un récital Rossini accompagné par nul autre que Marc Minkowski.

La couverture montre le chanteur de profil risquant un suraigu sous le regard scrutateur d’un buste de Rossini qui, raconte le baryton dans le livret accompagnateur, trônait sur le piano de ses grands-parents et a accompagné son éveil à la musique.

Ce n’est donc pas un hasard si le premier opéra regardé par le jeune Florian fut un enregistrement vidéo du Barbier de Séville, avec le Québécois Gino Quilico dans le rôle-titre. Ce personnage lui colle maintenant à la peau, lui qui, à 34 ans, l’a déjà chanté sur les plus grandes scènes.

Ce n’est pas non plus un hasard que ce soit le célèbre air Largo al factotum du même opéra qui ouvre ce disque intitulé Figaro ? Sì ! Rossini, magnifiquement enregistré par l’équipe de la maison Alpha.

Le baryton ne pouvait évidemment pas passer à côté de ce tube des tubes, ce qui ne l’a pas empêché d’insérer des airs plus rares tirés du Comte Ory (en français celui-là), de L’échelle de soie et de L’occasion fait le larron. Le tout est chanté avec un plaisir évident et une voix remarquablement malléable.

Mais ce n’est pas tout : il s’est entouré d’amis comme la mezzo-soprano Karine Deshayes (rien de moins !) pour des duos du Barbier et de L’Italienne à Alger, et la basse Nahuel di Pierro pour un duo de Cendrillon.

Le chœur d’hommes de l’Opéra national de Bordeaux apporte également son concours à l’occasion. Marc Minkowski dirige l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine, qui est rattaché à la maison d’opéra bordelaise, une institution qu’il dirige depuis 2016. Ses ouvertures du Barbier et de L’Italienne brillent de mille feux, même si l’orchestre montre parfois quelques limites en matière de précision et de richesse du timbre.