Les procureurs au procès de la vedette de la télévision américaine Bill Cosby ont conclu leur plaidoirie, vendredi, gardant pour la toute fin le dommageable témoignage de l'accusé fait en 2005 et dans lequel il soutient donner des sédatifs aux femmes avec lesquelles il veut avoir des rapports sexuels.

Les procureurs ont appelé à la barre 12 témoins au cours de cinq jours intenses d'un procès qui pourrait se solder par l'emprisonnement du comédien de 79 ans, accusé d'avoir drogué et agressé sexuellement la Torontoise Andrea Constand.

La défense se prépare quant à elle à présenter ses arguments lundi.

Alors qu'il témoignait sous serment en 2005, M. Cosby a affirmé qu'il avait obtenu plusieurs prescriptions de sédatifs dans les années 1970 - une marque désormais bannie. Il a admis qu'il avait administré ce médicament à d'autres que lui-même.

Lorsqu'interrogé sur les réflexions qu'il avait eues à l'obtention de telles prescriptions, le célèbre interprète du père de famille dans la série «The Cosby Show» a reconnu qu'il avait pensé à donner les cachets à des jeunes filles avec qui il souhaitait avoir des rapports sexuels.

Les faits reprochés qui se retrouvent au coeur du procès se seraient déroulés en 2004 dans la résidence privée de l'accusé, en banlieue de Philadelphie. M. Cosby aurait alors drogué et agressé sexuellement Andrea Constand, aujourd'hui âgée de 44 ans, qui dirigeait à l'époque l'équipe féminine de basketball de l'Université Temple.

L'accusé plaide que les rapports intimes étaient consensuels.

Dans sa déposition, qui a été rendue publique il y a environ deux ans, M. Cosby dit avoir donné à la présumée victime trois comprimés du médicament Benadryl visant à calmer les symptômes de rhume et d'allergies. Les procureurs ont suggéré que ce dernier pourrait avoir administré un médicament plus puissant, possiblement des sédatifs.

Les avocats ont évidemment gardé cette partie de leur argumentaire pour la toute fin de leur plaidoirie, espérant ainsi en maximiser l'effet. En contre-interrogatoire, l'avocat de la défense, Brian McMonagle, n'a formulé aucune question.

Le dernier témoin, le toxicologue Timothy Rohrig, a soutenu que les effets décrits par Mme Constand peuvent être causés tant par du Benadryl que des sédatifs.

Ce témoignage remontant à 2005 pourrait être les seules déclarations de l'accusé, qui ne prévoit pas témoigner à son procès.

Dans celui-ci, M. Cosby dit s'être excusé à la mère de Mme Constand au téléphone concernant ses rapports avec sa fille. Il aurait aussi offert à Mme Constand de payer ses études, ce qu'elle aurait refusé.

M. Cosby esquissait un sourire quand il est sorti de la salle d'audience, en fin de journée, vendredi. Il a brandi sa canne en bois aux sons des admirateurs qui l'attendaient à la sortie, certains lançant: «Nous t'aimons, Bill Cosby!»