«Je suis déjà une Janine Sutto de ma génération! J'essaie de tout aller voir, ça m'inspire, me déstabilise et me remet en question comme acteur!», lance Éric Bernier.

Le comédien a donc naturellement accepté de porter le chapeau de porte-parole de Zone Homa, qui fête cette année ses cinq ans, en présentant 48 créations en théâtre, musique et danse jusqu'au 24 août. «Zone Homa construit sa programmation en sélectionnant le meilleur de 189 propositions, alors c'est la crème de la crème, ceux qui deviendront les prochains Wajdi Mouawad et Robert Lepage», dit-il.

Coup de coeur d'Éric Bernier, 5018 - L'art de la conversation rue Cartier est une performance de théâtre qui sera présentée ce soir à 20h (à la même adresse).

«Ça m'intrigue. Ça se passe dans un appartement et le public peut se promener au milieu des comédiens d'une pièce à l'autre et ainsi avoir un point de vue complètement différent!», explique-t-il.

«Il y a ce feu et cette énergie qu'on voit rarement au théâtre quand ce sont des jeunes qui s'expriment et décident de se mouiller et de faire quelque chose. C'est une génération très débrouillarde: ils font leurs photos, leurs affiches, des films d'art sur YouTube pour leur promo. C'est un pied de nez aux institutions qui veulent tout faire avec un gros budget», ajoute Éric Bernier.

Dès l'automne, le comédien se consacrera aux planches et sera de la distribution du Balcon au TNM, pièce de Jean Genet mise en scène par René-Richard Cyr.

«Je joue l'envoyé de la reine, un personnage qui arrive vers la fin et fout tout en l'air. La distribution est fantastique et ça me permet de travailler avec des jeunes comme Simon Lacroix, un coup de coeur que j'avais vu dans Le projet bocal qui était à Zone Homa puis en résidence à la Licorne», précise-t-il.

Éric Bernier y retrouvera également Marie-Thérèse Fortin et sa complice de Tout sur moi, Macha Limonchik.

La populaire série télé lui manque-t-elle? «Ça ne me manque pas, je vois mes amis tout le temps! Sauf que maintenant, quand les gens nous croisent ensemble dans un restaurant, ils ne peuvent pas s'empêcher de nous écouter discuter», dit-il en riant.

Q/R

Avec qui changerais-tu de carrière?

J'envie la carrière de Björk. Elle se met une laine d'acier orange sur la tête, fait des rythmes avec des volcans ou encore, décide de mettre un choeur de chanteuses avec des cordes. Elle fait ce qu'elle veut et travaille avec des designers et des artistes incroyables pour ses vidéos. Elle est visionnaire et on risque seulement de comprendre son travail plus tard.

Qu'est-ce qui te fait rire dans la vie?

Le narcissisme, la prétention et les gens qui ont des airs de fausse humilité. C'est un cocktail qui me fait rire. J'aurais beaucoup de plaisir à jouer ça!

Qu'est-ce qui t'a donné le goût de faire ce métier?

Toutes les émissions pour enfant que j'écoutais quand j'étais petit. J'étais connecté à la télé: Fanfreluche, Picotine, Nic et Pic, La Ribouldingue, Sol et Gobelet. Je ne voyais aucune différence entre la réalité et la fiction. Ils étaient mes amis et j'allais un jour les rencontrer, et peut-être faire le même métier qu'eux. Finalement, j'ai travaillé au théâtre avec Gérard Poirier, Andrée Lachapelle et Hélène Loiselle!

Avec qui aimerais-tu travailler?

Stéphane Lafleur. J'adore sa musique d'Avec pas d'casque et ses films qui sont impeccables, précis, drôles, touchants, pathétiques et humains. C'est mon genre de cinéma, surtoutLe Continental qui est un de mes films préférés.

Ton plaisir coupable?

Jersey Shore. Quand ça joue, je suis happé par le vide, je ne peux même pas changer de chaire.

Le film qui t'a le plus marqué?

Canines, un film grec qui suit un père qui entoure sa maison avec un mur de briques, disant à sa famille que le monde extérieur est hostile alors il ne faut pas sortir. C'est un des films les plus aboutis, impressionnants et étranges que j'ai vu.

Te souviens-tu de ton premier slow?

Je n'ai jamais dansé de slow. J'étais trop gêné et j'étais le «nerd» assis sur une chaise à regarder. Je me rappelle surtout avoir dansé sur du B52!