Le géant américain de l'informatique Google va faire appel à la NSA, l'Agence de sécurité nationale américaine, pour déjouer les cyberattaques, rapporte jeudi le Washington Post.

Selon un accord pas encore finalisé, la NSA assisterait Google dans l'analyse de ces attaques afin de mieux protéger la firme californienne et ses utilisateurs contre de futures intrusions, selon le quotidien qui cite des experts en cybersécurité familiers du dossier.

L'annonce de cette alliance coïncide avec la crise ouverte entre Google et les autorités chinoises, depuis que la firme a menacé de se retirer du marché chinois en dénonçant les attaques informatiques venues de ce pays et la censure imposée localement.

Selon le Washington Post, l'accord prévoirait que l'agence de renseignement évalue les vulnérabilités de Google en termes de matériel et de logiciels et fasse une estimation de la sophistication de ses adversaires, pour vérifier si Google est capable de leur résister.

La NSA aiderait aussi Google à comprendre par quels moyens les pirates informatiques réussissent à pénétrer ses défenses, tandis que l'entreprise californienne partagerait avec l'agence de renseignement des informations sur les codes informatiques malveillants utilisés dans les cyberattaques.

Selon des experts du secteur, les intrusions constatées depuis décembre visaient le code source de Google, c'est-à-dire le langage de programmation qui est à la base de ses applications, et ciblaient aussi 30 autres entreprises majeures des secteurs des nouvelles technologies, de la défense, de l'énergie, de la finance et des médias.

Google a démarché la NSA peu de temps après ces attaques, selon le Washington Post, qui note que l'accord en cours avec la NSA marquerait la première coopération de Google en termes de partage d'informations avec l'agence.

«Nous ne pouvons pas protéger le cyberespace sans un effort coordonné et en coopération impliquant à la fois le secteur privé américain et nos partenaires internationaux», avait souligné mardi le directeur du renseignement américain, Dennis Blair.