Le commerce en ligne est à son tour gagné par la déprime des consommateurs, et les volumes de ventes ont pratiquement cessé de croître en octobre aux États-Unis, selon une étude publiée mardi par le cabinet spécialisé ComScore.

Les ventes sur internet ont progressé de tout juste 1% en octobre par rapport à octobre 2007, soit «la croissance la plus faible jamais enregistrée d'une année sur l'autre», souligne ComScore dans un communiqué.

Sur la période août-octobre, les ventes ont progressé de 4%, mais les achats réalisés par les foyers modestes (moins de 50 000 dollars de revenus annuels) ont reflué de 3%, la hausse étant surtout due aux ménages les plus aisés (14% pour ceux gagnant plus de 100 000 dollars par an).

ComScore souligne que cela fait six mois consécutifs que le commerce en ligne connaît un ralentissement aux États-Unis.

«Les prix sont restés le plus gros souci des consommateurs en octobre, mais il est clair que l'augmentation du taux de chômage et le choc de l'effondrement du marché financier ont eu un impact négatif sur la psychologie du consommateur américain. L'effet s'est clairement fait sentir dans le secteur du commerce de détail en ligne», a commenté le président de ComScore Gian Fulgoni.

«Le seul rayon d'espoir pour la saison des achats de Noël est que la baisse marquée des prix du pétrole fera fléchir l'inflation et donnera un coup de pouce très nécessaire au pouvoir d'achat des consommateurs», a ajouté M. Fulgoni.

La morosité du commerce en ligne coïncide avec la médiocrité des résultats du commerce en général. Sur l'ensemble du mois d'octobre, les ventes de chaînes de magasins aux Etats-Unis se sont contractées de 0,9%, au terme d'un mois jugé «affreux» par le Conseil international des centres commerciaux (ICSC).

L'analyse de ComScore a poussé des analystes de la banque Barclays à rabaisser leurs prévisions de résultat pour le géant du commerce en ligne Amazon.com.

«Jusqu'à présent, Amazon a mené une politique de prix agressive pour le 4e trimestre, et nous pensons que la philosophie (de la société) sera de sacrifier des marges à court terme pour obtenir la loyauté à long terme de ses clients», ont expliqué les analystes de Barclays.

Le titre Amazon a perdu 2,98% à 38,46 dollars durant la séance boursière de mardi.