Clips vidéo, blogues, journaux, cartes et extraits de livres: toutes ces formes d'information sont désormais réunies, stockées et classées par Google, qui offre ainsi l'outil de recherche d'information le plus complet jamais construit.

Clips vidéo, blogues, journaux, cartes et extraits de livres: toutes ces formes d'information sont désormais réunies, stockées et classées par Google, qui offre ainsi l'outil de recherche d'information le plus complet jamais construit.

Après deux ans de travail, le groupe a présenté cette semaine son nouveau moteur unique, baptisé «Universal Search», pour l'instant uniquement accessible par sa page américaine google.com: les mots-clés produisent des réponses multimédias, puisées dans toutes ces sources, et classées par pertinence.

Ainsi, le nom d'un artiste et d'une chanson renvoie désormais aussi sur des vidéos de concert sur YouTube. «Notre-Dame de Paris» renvoie sur le téléchargement complet du roman de Victor Hugo, numérisé par l'organisme Projet Gutenberg, ou encore sur des photos d'amateurs publiées sur Flickr (un site de photo filiale de Yahoo!), etc.

Autre nouveauté, la recherche va devenir multilingue: le site se chargera de traduire les mots-clés d'une douzaine de langues en anglais, recherchera des réponses supplémentaires en anglais, et renverra ces réponses à l'utilisateur, traduites dans sa langue, a expliqué le groupe.

Les onglets «web», «actualités», «images», «vidéos», qui permettaient des recherches séparées, par catégories, sont relégués dans un coin de la page.

Ce sera un changement d'habitude pour les 500 millions d'utilisateurs habituels de Google -- les trois quarts des internautes. Le groupe s'assure ainsi que les internautes verront toute sa palette de sources.

Le moteur créé il y a huit ans parachève des efforts tous azimuts: rachat du site de clips YouTube, numérisation acharnée des bibliothèques mondiales, pour réaliser son objectif d'indexer l'information mondiale, et au passage, grâce à une audience qu'aucun média n'a jamais eue, de gonfler ses recettes publicitaires.

Ses pages sont devenues depuis mars les plus consultées au monde, devant celles du groupe Microsoft, avec 528 millions de visiteurs uniques en mars, selon le cabinet Comscore -- presque 70% des internautes de plus de 15 ans.

Son nouveau moteur unifié devrait encore conforter son avance, estiment tous les analystes, qui s'inquiètent parfois de sa «domination universelle» de l'information.

«Déjà Google dominait la recherche. Mais il va encore distancer la concurrence», a commenté Eric Enge, président du cabinet Stone Temple Consulting.

Il en profite aussi pour enfin présenter sur sa page d'accueil ses principaux services: le courrier électronique Google Mail, l'agenda interactif Calendar, etc.

«Cela permet aussi à Google d'avoir une meilleure visibilité de ses services, comme ses logiciels en ligne ou son agrégateur de flux de données RSS», a souligné la spécialiste Véronique Mesguich, experte en moteurs et co-auteur du guide «Net Recherche» (éditions ADBS).

«Les grands gagnants seront les vidéos amateurs, qui recevront désormais un gros trafic, ou encore des partenaires de Google comme (le site d'échange de vidéos) Metacafe», a relevé Andrew Frank, analyste du cabinet Gartner.

Google lui-même peut espérer attirer davantage d'annonceurs, de lecteurs et de sites partenaires, et donc de recettes publicitaires, son unique source de de revenus. L'annonce a d'ailleurs fait monter son cours en Bourse cette semaine.

«Ce n'est pas entièrement nouveau, d'autres moteurs mixent déjà leurs résultats, comme Ask.com», a souligné sur son blog l'expert en moteurs John Batelle. «Mais attendez-vous à des bannières publicitaires sur la page d'accueil de Google bientôt», a lancé M. Batelle.

Google court en tête sur le marché croissant de la publicité en ligne, dont il détient déjà 32%, alors que Microsoft (moteur MSN) vient de débourser 6 milliards pour racheter la régie de publicité en ligne aQuantive afin de tenter de combler l'écart.