La controverse qu'a suscitée la diffusion sur Internet de capsules montrant la colère d'un professeur de l'école secondaire Mont-Bleu poussera la Commission scolaire des Portages-de-l'Outaouais (CSPO) à se doter d'une politique en matière de violence, d'intimidation, de taxage et de drogues.

La controverse qu'a suscitée la diffusion sur Internet de capsules montrant la colère d'un professeur de l'école secondaire Mont-Bleu poussera la Commission scolaire des Portages-de-l'Outaouais (CSPO) à se doter d'une politique en matière de violence, d'intimidation, de taxage et de drogues.

Le président de la CSPO, Jocelyn Blondin, a fait cette révélation au Droit, hier après-midi, en ajoutant que la politique serait propre à la commission scolaire et s'appliquerait autant pour les élèves que pour les professeurs.

«Il faut lancer un message clair que certaines choses ne peuvent être tolérées. Nous n'allons pas réinventer la roue. Nous allons ramasser ce qui se fait de bien ailleurs et l'appliquer à notre réalité», explique M. Blondin.

Ce dernier note un changement de cap dans l'attitude des adolescents de la dernière génération. «Depuis cinq ou six ans, les jeunes ont changé. Pas tous, car nous en avons de très bons, mais nous remarquons plus de jeunes arrogants, qui sont sur la défensive et qui font valoir leurs droits (quand ils se font discipliner). C'est très problématique», dit-il.

Revenant sur l'épisode You Tube, M. Blondin a réitéré que des élèves avaient organisé la mise en scène pour faire «sauter les plombs» du professeur qui se faisait filmer à son insu.

Il a ajouté qu'aucune décision n'avait encore été prise quant à la durée de la suspension imposée aux deux élèves qui auraient participé au complot contre le professeur qui compte plus de 30 années d'expérience.

«Le directeur de Mont-Bleu a rencontré les élèves qui étaient dans la classe au moment où les images ont été tournées. Il a aussi rencontré les enseignants qui se montrent inquiets de l'attitude de certains jeunes à leur égard. Les jeunes seront suspendus au moins jusqu'à la fin de la semaine», explique-t-il.

Le professeur visé par le complot n'est pas rentré au travail depuis la diffusion des trois capsules sur le site Web de YouTube et aucun échéancier n'a été donné pour son retour.

«Il est à l'envers car c'est la première fois qu'il vit une telle situation. Nous sommes derrière lui», a ajouté M. Blondin.

À l'école, le vice-président du syndicat des professeurs, Louis Belcourt, a expliqué que le groupe impliqué dans le complot n'était pas des plus faciles.

«C'est un groupe qui a été identifié à des problèmes de discipline et le professeur attitré était justement reconnu pour sa gestion de ce type de classe. Il est aimé des élèves et prend le temps de leur parler.»

Selon M. Belcourt, la jeune fille qui filmait s'était fait montrer la porte, mais celle-ci refusait de quitter le local. «Les autres élèves étaient au courant de ce qui se passait et ils nous l'ont dit. C'est un coup monté et il ne faut plus que ça se reproduise sinon des professeurs vont changer de plan de carrière», assure M. Belcourt.

Selon lui, les deux élèves suspendus ne devraient plus avoir de contacts avec le professeur en question. Le président du CSPO a indiqué qu'il allait être réceptif aux suggestions du syndicat.

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