Le leader mondial des semi-conducteurs, l'américain Intel, investit 2,5 milliards de dollars US dans une usine en Chine, qui devrait servir les ambitions de Pékin de s'imposer dans un secteur technologique de pointe, a annoncé lundi le groupe à Pékin.

Le leader mondial des semi-conducteurs, l'américain Intel, investit 2,5 milliards de dollars US dans une usine en Chine, qui devrait servir les ambitions de Pékin de s'imposer dans un secteur technologique de pointe, a annoncé lundi le groupe à Pékin.

Destinée à produire au premier semestre 2010, la nouvelle usine de micro-processeurs, baptisée «Fab 68», sera implantée dans le nord-est à Dalian, a indiqué Intel à l'occasion d'une cérémonie officielle au Grand Palais du Peuple à Pékin, sans donner de précision sur le nombre d'employés.

Elle sera la première du groupe en Asie pour les «wafers», ces tranches fines de silicium qui permettent de fabriquer des circuits intégrés (puces électroniques) et la première construite de zéro, depuis 1992, date de l'édification de «Fab 10» en Irlande.

«La Chine est notre marché le plus dynamique et nous pensons qu'il est important d'investir dans des marchés qui représentent la croissance future pour mieux servir nos clients», a déclaré son PDG Paul Otellini.

«Alors que la Chine est devenue l'usine du monde pour les produits électroniques largement équipés de puces tels que les téléphones portables, les écrans et les ordinateurs, sa demande de semiconducteurs a été particulièrement rapide», a expliqué à l'AFP Jeter Chang, un chercheur spécialisé basé à Taïwan.

Selon certains analystes, cet investissement permettra à la Chine, où sont déjà assemblés la majorité des ordinateurs et des téléphones portables du monde, de placer ses pions dans un secteur de haute technologie et de plus grande valeur ajoutée.

«L'impact le plus important de cette entrée d'Intel sera l'amélioration de la technologie de production de la Chine et c'est ce que craignent les autres pays», estime Patrick Liao, un analyste du secteur basé à Taïwan.

«Notre objectif est d'avoir l'usine de "wafer" la plus rentable au sein de notre réseau et de pouvoir essayer de nouvelles technologies et techniques de production pour abaisser nos coûts», a précisé le PDG du groupe.

Intel détient toujours encore environ 80% du marché des microprocesseurs, mais a perdu des parts face à son rival Advanced Micro Device (AMD), qui a notamment progressé dans les PC de bureau, ainsi que dans les portables, aidé par la décision de Dell l'été dernier d'utiliser ses processeurs.

Avec un bénéfice net pour 2006 en chute de 42%, à 5 milliards de dollars et un chiffre d'affaires en baisse de 9% à 35,4 milliards, le groupe de Santa Clara en Californie vise une diminution de ses coûts de fonctionnement, qui pourraient atteindre deux milliards de dollars en 2007.

Pour les autorités chinoises, cet investissement permettra aussi de dynamiser le nord-est de la Chine, ancien bastion de l'industrie lourde d'Etat frappé de plein fouet par les restructurations provoquées par les réformes économiques.

Intel, qui a déjà investi un milliard de dollars en Chine, notamment à Shanghai et Chengdu, est présent dans le pays «depuis plus de 22 ans», a souligné M. Otellini.

«Ce nouvel investissement portera le total de nos investissements à près de 4 milliards de dollars, faisant d'Intel l'un des plus importants investisseurs étrangers en Chine», a-t-il souligné.