Des mises en échec douloureuses, des gardiens qui se fatiguent quand on les harcèle, des célébrations spectaculaires : les développeurs d’EA Sports n’ont eu qu’à piller la réalité pour enrichir NHL 24.

Et s’ils ont visé juste, selon la simulation que nous avons effectuée, le Canadien finira la saison 2023-24 avec 81 petits points. Une 24e position, 7e sur 8 dans la division Atlantique et évidemment pas de séries.

Mais revenons au jeu. On est plus dans le bain que jamais avec cette nouvelle mouture de la franchise vedette du hockey en jeu vidéo. L’édition 2023 ne réinvente pas la roue, mais sait flairer l’air du temps avec quelques innovations bienvenues, notamment la place des femmes et un jeu plus subtil.

Foules bigarrées

Première nouveauté : l’arrivée au micro de Cheryl Pounder, joueuse en défense de l’équipe olympique canadienne et double médaillée d’or, devenue commentatrice à TSN et CBC. Aux côtés de l’inamovible James Cybulski, elle a enregistré des milliers de répliques que l’intelligence artificielle sait placer au bon moment. L’exploit, ici, est remarquable : on a manifestement prévu presque toutes les situations, de l’équipe dominante qui n’a pas encore marqué au fameux but qui fait mal en fin de période, en passant par celui refusé après une reprise vidéo et l’arrêt qui semblait impossible. Et contrairement à bien des jeux vidéo, on peut couper court aux dialogues des commentateurs sans rendre leurs propos incompréhensibles.

Finies les foules anonymes quand on entre dans un match, chaque amphithéâtre a maintenant droit aux bandes lumineuses, aux feux d’artifice, aux chants avec, en prime, l’hymne national.

On a l’embarras du choix pour se lancer sur la glace, avec des dizaines de modes accumulés depuis 1993, année de naissance officielle de la franchise NHL d’EA Sports. Les classiques sont évidemment le Mode saison, notre préféré, où on passe à travers un calendrier de 82 matchs avec notre équipe, dans 13 ligues allant de la LNH à la ligue américaine en passant par des possibilités plus exotiques comme la Liiga de Finland, la DEL d’Allemagne ou la LHJMQ. Les plus pressés peuvent sauter au Match immédiat et simplement choisir deux équipes, contre l’ordinateur ou en ligne.

Mentionnons en passant, sans décrire tous les nombreux modes, le World of CHEL si sympathique où on crée son joueur de toutes pièces pour affronter des amis en ligne sur des glaces extérieures.

La carrière Deviens Pro est toujours là, pour les plus patients. On bâtit son joueur, avec nom, forces et faiblesses, et on le fait graduer peu à peu de sa ligue mineure jusqu’à la LNH. Comme dans la vraie vie, vous n’intervenez que quand votre tour de sauter sur la glace est venu. On peut évidemment avancer la partie pour arriver plus vite à ce moment, sauf si vous écopez d’une pénalité, pendant laquelle vous devrez subir, penaud, l’action sur la glace. La carrière de votre joueur dépend de ses exploits pendant les matchs importants, mais également de ses entrevues avec les responsables de l’équipe et les journalistes qui influenceront sa popularité.

Pression et grosse fatigue

Une fois le mode choisi, nous voici sur la glace. Premier constat : les mises en échec sont costaudes, on entend clairement les bandes secouer et on voit les joueurs se tordre de douleur – ce que les commentateurs soulignent à grands traits. Si les gestes de base – passer, lancer, se faufiler – sont assez intuitifs, le jeu regorge de dizaines de variantes qu’il faut beaucoup de temps à assimiler. On constate rapidement que notre méthode favorite, le one-timer imparable, n’est plus si efficace. Lors de notre dizaine de matchs pour cette critique, à peine cinq buts ont été comptés de cette façon, nous forçant à varier nos approches.

On voit maintenant une nouvelle statistique à l’écran, basée sur la pression qu’exerce une équipe à l’attaque. Plus elle contrôle la rondelle, plus les joueurs sont rapides, efficaces et ont des tirs foudroyants.

CAPTURE D’ÉCRAN

L’autre grande nouveauté n’est pas évidente à constater, mais elle est présentée par EA Sports comme une des plus décisives pour la mouture 2024. Il s’agit de ce qu’on appelle « le moteur d’échappement » (« exhaust engine ») qui prend en compte la fatigue des joueurs.

Elle se traduit de deux façons. Une équipe qui met beaucoup de pression offensive fatiguera les défenseurs adverses, qui seront moins efficaces. Mais, surtout, un gardien qu’on tient très occupé verra son indicateur d’énergie baisser. Il sera alors moins alerte et donnera des buts qu’il n’aurait pas accordés en temps normal. On a ajouté 75 nouvelles animations pour illustrer cette fatigue. Le niveau d’énergie des gardiens, ceci dit, a malheureusement tendance à remonter si on le laisse tranquille.

Plus subtil

Nous avons vu cette nouveauté l’œuvre à quelques reprises, quand des tirs inoffensifs se faufilaient jusqu’au fond du but. Ah oui, une autre surprise ici : non seulement les joueurs fêtent chacun à leur façon leur but, mais ils ont maintenant droit à une scène sous le spot, pendant que le reste de la patinoire est obscurci.

CAPTURE D’ÉCRAN

Score final : quelques améliorations qui rendent le hockey plus vivant, les stratégies plus subtiles et un peu plus d’imprévisibilité sur NHL 24. On sent l’effort mis par le studio de Vancouver, officiellement responsable du jeu, pour simplifier l’interface et permettre aux nouveaux venus de s’y retrouver dans le labyrinthe de modes. Mais il n’y a pas de miracle ici : il y a beaucoup, beaucoup d’information à assimiler.

Et outre la 24e position du Canadien, on y est allé d’une autre prédiction douloureuse : la Coupe Stanley aux Maple Leafs.

NHL 24

  • Développeur : EA Vancouver
  • Mode local et jusqu’à 12 joueurs en ligne
  • Prix : 79,99 $ (édition standard)

Note : 8 sur 10

Essayé sur une PS5 avec une copie fournie par EA Sports

Consultez la page officielle sur le site d’EA Sports