(Paris) Google va publier à partir de vendredi des statistiques issues des données de localisation de ses utilisateurs dans le monde, afin d’aider les pouvoirs publics à évaluer l’efficacité des mesures de distanciation sociale contre la COVID-19.

Téléchargeables sur un site dédié pour plus de 131 pays, ces rapports doivent révéler les « tendances générales des mouvements de personnes au fil du temps et par zone géographique, dans différentes catégories d’endroits », selon un article sur un blogue du géant américain.

« Nous afficherons les tendances sur plusieurs semaines » sous forme d’« une augmentation ou diminution du pourcentage des visites », et non d’un nombre absolu, précise l’article signé par la directrice des produits géographiques de Google (dont Maps) Jen Fitzpatrick et la médecin en chef de Google Health Karen DeSalvo. Les informations les plus récentes dateront « de 48 à 72 heures ».

On apprend ainsi qu’en France, la fréquentation des lieux de loisirs (restaurants, cafés, centres commerciaux, parcs à thème ou musées) a baissé de 88 % par rapport à la normale, celle des commerces de proximité est en chute de 72 % après un pic à +40 % lors de l’annonce du confinement, et il y a moitié moins de passage (-56 %) dans les zones de bureaux.

Ces proportions varient selon la sévérité des mesures de confinement prises dans les différents pays mais elles ne permettent pas d’étudier les déplacements de population entre les régions.

« Nous espérons que ces rapports aideront [les responsables de la santé publique] à prendre des décisions sur la façon de gérer la pandémie de COVID-19. Par exemple, ces informations pourraient aider les responsables à comprendre les changements de tendances dans les déplacements essentiels, ce qui pourrait les amener à faire de nouvelles recommandations concernant les horaires d’ouverture ou les offres de services de livraison », explique Google.

Comme la détection d’embouteillages ou la mesure de la fréquentation des commerces sur Google Maps, ces rapports utilisent les données « agrégées et anonymisées » des utilisateurs Google ayant activé « l’historique des positions », qui peut être supprimé ou interrompu dans les paramètres du compte.

« Pour protéger la vie privée des personnes, aucune information personnellement identifiable, comme l’emplacement, les contacts ou les mouvements d’une personne, n’est mise à disposition », affirme Google.

Pour empêcher toute tentative d’identification d’une personne au sein de l’ensemble de données, l’entreprise a mis en œuvre une technique statistique appelée « confidentialité différentielle » qui ajoute du « bruit » dans les données brutes tout en conservant des statistiques proches de la réalité.

Différents projets technologiques ont été lancés dans le monde pour lutter contre l’épidémie, notamment le recours aux données de localisation des opérateurs télécoms pour prévoir la propagation du virus et tracer le parcours des personnes malades, ou à des applications mobiles pour alerter les utilisateurs s’ils ont croisé la route de personnes contaminées.