Triotech met le pied sur un nouveau terrain de jeu, l’Europe, avec l’acquisition de l’entreprise française de divertissement interactif CL Corporation.

Il s’agit de la première acquisition de l’histoire de la PME de Montréal, qui a commencé en 1999. « On est rendus là », commente le président et fondateur de Triotech, Ernest Yale.

CL Corporation, entreprise établie à Rennes, est active dans le même secteur que Triotech, mais dans un marché et avec des outils différents, explique-t-il. Présente surtout en Europe, elle offre des divertissements sur mesure aux parcs d’attractions et autres centres de loisirs.

Triotech se spécialise aussi dans le divertissement interactif sur mesure et compte parmi ses clients Legoland Resorts et Universal Studios.

L’entreprise bretonne est derrière l’attraction « Attention, Menhir » du Parc Astérix en banlieue de Paris. CL Corporation maîtrise une technologie, le mouvement pneumatique, qui intéresse beaucoup Triotech.

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Ernest Yale, président et fondateur de Triotech

« Ce sont eux qui nous ont approchés », précise Ernest Yale. Il s’agit d’un « fit » parfait, selon lui. Les deux entreprises étant à capital fermé, le montant de la transaction n’est pas connu.

Avec ses 30 employés, CL Corporation deviendra une division de Triotech et un tremplin vers de nouveaux marchés. « On élargit nos horizons », dit-il.

Davantage de main-d’œuvre

Comme les autres, Triotech souffre de la rareté de la main-d’œuvre spécialisée, au point que c’est devenu un frein à sa croissance. Sa nouvelle présence en France, où le problème n’est pas aussi aigu, lui permettra d’élargir son bassin de main-d’œuvre.

Depuis 20 ans, Triotech a alimenté elle-même sa croissance et compte aujourd’hui 230 employés. Plus de la moitié de ses revenus proviennent des États-Unis, mais elle a aussi des clients au Japon, à Dubaï et un peu partout dans le monde.

Ernest Yale estime que 25 millions de personnes dans le monde expérimentent chaque année un divertissement conçu par Triotech.

Son objectif est bien sûr d’augmenter ce nombre, et une des façons d’y arriver sera probablement de faire d’autres acquisitions. Depuis ses débuts, Triotech a vu le monde du divertissement changer, explique son président. Plusieurs nouvelles entreprises sont apparues et une consolidation est en cours.

Avec ses partenaires de longue date, la Caisse de dépôt et le Fonds FTQ, Triotech pourrait profiter du contexte. « On est en mode croissance », annonce Ernest Yale.