L’ancien directeur du Devoir, Bernard Descôteaux, s’est éteint samedi, emporté par un cancer. Il était âgé de 77 ans.

C’est le quotidien montréalais qui en a d’abord fait l’annonce en milieu d’après-midi, en se souvenant de « ses qualités de rassembleur » et de son flair journalistique.

M. Descôteaux a dirigé Le Devoir de 1999 à 2016. Son mandat a été marqué entre autres par le début du virage numérique de la rédaction. Il est entré au quotidien dès 1974 et a notamment couvert la politique municipale, provinciale et fédérale comme correspondant parlementaire, avant d’être nommé rédacteur en chef au tournant des années 1990. Moins de dix ans plus tard, il devenait le huitième directeur du Devoir.

Brian Myles, qui a pris la relève de Bernard Descôteaux en 2016 comme directeur, a salué un homme qui « aura consacré toute sa carrière à la recherche du bien commun et à l’avancement de la société québécoise et de ses institutions ».

« Le Devoir, c’était la famille élargie de Bernard. Nous ne l’avons jamais oublié même après sa retraite, hélas trop courte, en 2016. Nous gardons le souvenir d’un homme bienveillant, droit, honnête et drôle à ses heures. Adieu, Camarade ! », a écrit M. Myles, dans une réaction citée par le journal.

« Il laisse un grand vide »

Plusieurs témoignages ont fusé sur la toile peu après l’annonce, notamment dans le milieu politique. « Mes condoléances à tous les proches de Bernard, un homme brillant et gentil », a noté le premier ministre François Legault. « Un grand monsieur posé, réfléchi et affable. Il laisse un grand vide. Condoléances à ses proches et à ses collègues du Devoir et de toute la communauté journalistique », a aussi écrit le député solidaire Vincent Marissal.

« J’ai toujours eu la plus grande admiration pour Bernard Descôteaux. Calme, réfléchi et très généreux de son temps, il intervenait toujours avec mesure, objectivité et justesse, des qualités de plus en plus rares de nos jours. Je suis très peiné d’apprendre qu’il n’est plus des nôtres, il a été pour moi tant un mentor qu’une inspiration », a quant à lui fait valoir le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon.

D’ex-collègues du défunt n’ont aussi pas manqué de le saluer. « Adieu cher Bernard, merci pour tout, notamment cette force tranquille, prudente, qui a caractérisé ta direction », a souligné le chroniqueur du Journal de Montréal Antoine Robitaille, anciennement correspondant parlementaire au Devoir.

« Il était une force tranquille, un homme hyper sympathique et toujours prêt à donner de précieux conseils. J’ai débuté ma carrière au Devoir avec lui et je lui dois beaucoup. Merci pour tout », s’est de son côté remémoré le journaliste spécialisé en environnement du quotidien Alexandre Shields.