(New York) Les cours du pétrole se sont légèrement repliés sous l’effet de prises de bénéfices, vendredi, mais le marché reste tendu par la crainte d’un déséquilibre entre offre et demande cette année.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a abandonné 0,09 %, à 85,34 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, a lui cédé 0,27 %, à 81,04 dollars.

Après avoir enregistré un sommet de plus de quatre mois en clôture jeudi, l’or noir a ouvert la séance sur des prises de bénéfices.

Mais au fil de la journée, il s’est ressaisi, au point de finir à un souffle de l’équilibre.

« Les cours sont tirés par l’anticipation d’un prochain déficit » de l’offre par rapport à la demande, a expliqué Bart Melek, de TD Securities, « avec un redémarrage de l’économie mondiale, des mesures de soutien en Chine et un maintien des coupes de production au sein de l’OPEP “. »

Jeudi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) avait révisé ses prévisions et averti que le marché pourrait être déficitaire cette année, adoptant l’hypothèse d’un prolongement des réductions de l’OPEP+ jusque fin 2024.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’accord OPEP+ ne se sont engagés, pour l’instant, à maintenir ces niveaux que jusqu’à fin juin.

« Les trois grandes agences tablent sur une insuffisance d’offre au deuxième trimestre », a souligné, dans une note, Barbara Lambrecht, de Commerzbank, au sujet de l’AIE, de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) et de l’OPEP.

Mais plusieurs analystes mettent en doute le scénario de volumes de l’OPEP+ conservés à ces niveaux jusqu’en décembre.

TD Securities voit l’Arabie saoudite rompre les rangs à l’été et augmenter sa production.

En l’état, « ils perdent des parts de marché », rappelle Bart Melek. « Une fois que le marché va se retrouver en déficit et si les prix montent encore, il est probable qu’ils prennent l’initiative pour combler » le manque d’offre.

Quant aux analystes de JPMorgan, ils s’interrogent sur la concrétisation des promesses de la Russie de réduire ses exportations de 500 000 barils par jour, « vu les antécédents » du pays en la matière.

Outre les prévisions de l’AIE, le marché était aussi soutenu par le raffermissement marqué des prix des produits raffinés.

Vendredi, le prix de gros de l’essence aux États-Unis a atteint son plus haut niveau depuis près de six mois.

Les deux derniers rapports hebdomadaires de l’EIA ont fait état d’une demande soutenue pour ce carburant, inhabituelle pour cette période de l’année.