(New York) Les prix du baril de pétrole sont remontés lundi dans le sillage de Wall Street, après avoir atteint un nouveau plus bas depuis décembre 2021 en frôlant le seuil de 70 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a gagné 1,12 % à 73,79 dollars après avoir frôlé en matinée le seuil symbolique des 70 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, a avancé de 1,34 % à 67,64 dollars après avoir touché 64,12 dollars, un nouveau plus bas depuis décembre 2021.

La chute des deux références mondiales du brut s’est poursuivie en première partie de séance après le sauvetage in extremis de Credit Suisse, racheté à prix cassé par la banque concurrente UBS.

« Une relative stabilité dans le secteur bancaire après l’accord atteint au cours du week-end a aidé » à la reprise des cours de l’or noir, a indiqué John Kilduff d’Again Capital.

Mais, pour Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, « il serait absurde de croire que les turbulences financières sont le seul facteur à l’origine » de la baisse des prix du brut. « Le fait est que le marché mondial du pétrole est actuellement bien approvisionné, voire excédentaire », rappelle-t-il.

De plus, les perspectives de plus en plus palpables d’une récession aux États-Unis, selon Edward Moya, « conduisent à une destruction de la demande », a indiqué l’analyste d’Oanda à l’AFP. Il a rappelé que Goldman Sachs avait abandonné lundi matin sa projection de 100 dollars le baril de Brent dans un an.    

Mais en deuxième partie de séance, le pétrole « survendu » a repris de la vigueur « sur un rebond technique, motivé par des achats à bon compte », a résumé John Kilduff.

Le fait que les marchés boursiers se soient ressaisis, soulagé par le rachat de Crédit Suisse, et un affaiblissement du dollar ont aussi joué en faveur du baril d’or noir, a souligné l’analyste.

Côté gaz naturel, le cours européen a glissé sous la barre des 40 euros le mégawattheure (MWh), un plus bas depuis juillet 2021, freiné par une météo clémente et des niveaux de stockage élevés.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, a conclu à 39,00 euros le mégawattheure (MWh).

« Les stocks de gaz sont toujours proches des niveaux record de la saison et 20 % au-dessus des niveaux normaux », ont rappelé les analystes de DNB.

Depuis le début de l’année, le gaz naturel européen a chuté de plus de 47 %, bien loin de son record historique atteint en mars 2022 à 345 euros le MWh, mais toujours à des niveaux élevés comparé aux années précédentes. En 2020, le gaz fluctuait autour des 15 euros le MWh.