(New York) Les cours du pétrole n’ont fini qu’en légère baisse mercredi, malgré l’annonce d’une nouvelle hausse massive des stocks de brut américains, ce qui témoigne de la fermeté d’un marché prêt à rebondir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a cédé 0,23 %, pour clôturer à 85,38 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mars, a lui rendu 0,59 %, à 78,59 dollars.

Les cours se sont redressés en fin de séance après un trou d’air consécutif à la publication de l’état hebdomadaire des stocks américains, le WTI lâchant jusqu’à 2,28 %.

« C’est impressionnant, compte tenu de ce que nous avons vu » ces derniers jours, a commenté Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report.

À l’annonce, lundi, de la vente prochaine de 26 millions de barils tirés des réserves stratégiques américaine (SPR) s’est ainsi ajouté le bond surprise de 16,3 millions de barils des stocks commerciaux, annoncé mercredi par l’Agence américaine d’informations sur l’énergie (EIA).

Cet accroissement, qui correspond à huit fois ce qu’attendaient les analystes (+2 millions), est le huitième d’affilée. Depuis mi-décembre, les réserves commerciales ont augmenté de 53 millions de barils en net.

Malgré l’ascension irrésistible des réserves, une gageure au milieu de l’hiver, et la perspective d’un afflux de barils tirés des SPR, le cours du WTI n’a abandonné que 1,42 % depuis la clôture de vendredi.

Le cours du contrat à terme sur le WTI avec livraison en mars reste proche de celui des échéances suivantes (avril, mai et juin), relève Stephen Schork, illustration du fait que le déséquilibre entre offre et demande à court terme est moins marqué que prévu.

Le cours du Brent est même supérieur pour avril à son équivalent pour les mois suivants, autre signe d’une certaine fermeté du marché.

« La demande est plus soutenue » que ne pourrait le laisser penser les apparences, selon l’analyste. Selon l’EIA, les volumes de produits raffinés écoulés sur le marché américain sont pourtant officiellement inférieurs de plus de 10 % à leur niveau de l’an dernier à la même époque.

Les cours ont aussi résisté à un rebond du dollar, mouvement qui leur est habituellement défavorable.

Ils ont été soutenus par les nouvelles prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui table sur une demande record de pétrole en 2023, avec un chiffre revu en hausse (101,9 millions de barils par jour) par rapport à son estimation du mois dernier (101,7 mb/j).

Cette projection va dans le même sens que celle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui avait elle aussi relevé sa prévision mardi, à 101,87 mb/j.

Pour Edward Moya, d’Oanda, de nombreux courtiers restent positionnés à la hausse et passent à l’achat dès que les cours fléchissent, ce qui assure de la tenue au marché.