(Toronto et New York) La Bourse de Toronto a clôturé la première séance du quatrième trimestre sur un gain de plus de 400 points, soutenu par le secteur de l’énergie et le fait que le cours du pétrole brut s’est hissé au-dessus de la barre des 80 $ US le baril.

De leur côté, les grands indices new-yorkais ont terminé aussi en forte hausse, réchauffés par des achats de couverture, par la chasse aux bonnes affaires après un mois de septembre calamiteux.

L’indice S&P/TSX a gagné 436,97 points, soit 2,4 %. Le Dow Jones a gagné 2,7 %, l’indice NASDAQ a pris 2,3 % et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 2,6 %.

Les marchés ont commencé à rebondir lundi après un difficile troisième trimestre, a noté Angelo Kourkafas, stratège en investissement pour la firme Edward Jones.

« C’est grâce à un coup de pouce des plus faibles rendements obligataires, qui aident à alimenter la reprise », a-t-il observé.

Dans le marché volatil actuel, les investisseurs interprètent chaque publication de données économiques à travers le prisme de ce qu’elle pourrait signifier pour la campagne de resserrement des banques centrales, a expliqué M. Kourkafas.

« Le marché pense que la Fed ne pourra pas augmenter [les taux] autant qu’elle le communique actuellement parce que l’économie s’affaiblit à un rythme rapide ou est sur le point de s’affaiblir. »

Tout signe que l’inflation est derrière nous est une source d’optimisme pour les investisseurs, et donne l’impression que la Banque du Canada et la Réserve fédérale pourraient ralentir, a-t-il poursuivi.

« Bien sûr, cela devra être confirmé par de plus faibles données sur l’inflation [dans les prochains mois]. Mais c’est vraiment la prémisse de la reprise d’aujourd’hui. »

« Il n’y a pas eu de bonnes nouvelles pour soutenir ce rebond, seulement l’absence de mauvaises nouvelles », a commenté Andy Kapyrin, de Regent Atlantic. « C’était suffisant pour laisser le marché retrouver son assise. »

Les trois indices majeurs de Wall Street avaient tous terminé au plus bas de l’année vendredi.

Pour Adam Sarhan, de 50 Park Investments, « tous ceux qui voulaient vendre la semaine dernière ont vendu », ce qui a poussé lundi les investisseurs qui avaient récemment parié à la baisse à se couvrir en se repositionnant à l’achat.

Détente du côté des obligations

À ces opérateurs spéculatifs se sont joints les investisseurs intéressés par des valeurs décotées, qui se sont lancés dans une chasse aux bonnes affaires. « Et pour finir, vous avez les investisseurs sensibles aux mouvements amples qui sont montés à bord », selon M. Sarhan.

Comme depuis plusieurs mois, actions et obligations ont encore évolué de concert.

« C’est un début de mois, un début de trimestre, vous avez des investisseurs qui veulent revenir sur le marché et changent leur allocation » d’actifs, que ce soit vers les actions ou les obligations, a souligné M. Sarhan.

Les taux, qui vont dans le sens opposé des prix des obligations, se sont nettement détendus lundi. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ressortait ainsi à 3,64 %, contre 3,82 % vendredi.

Pour Mazen Issa, de TD Securities, cette baisse des taux obligataires était aussi liée à la publication de deux indicateurs macroéconomiques américains jugés décevants.

L’indice ISM d’activité dans le secteur manufacturier est tombé à 50,9 % en septembre, contre 52,0 % attendu, le plus faible rythme de progression de l’économie depuis mai 2020, au début de la pandémie de coronavirus.

Quant aux dépenses de construction aux États-Unis, elles ont diminué de 0,7 % en août par rapport à juillet, soit nettement moins que le recul de 0,2 % attendu par les économistes.

Hausse du prix du pétrole

Le secteur pétrolier a été propulsé par des informations de presse relatives à une possible réduction substantielle de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés de l’accord OPEP+, qui se réunissent mercredi.

La hausse du prix du pétrole était probablement attribuable à la nouvelle voulant que l’alliance entre l’OPEP et d’autres pays producteurs envisage d’annoncer des baisses de production ce week-end, a souligné M. Kourkafas. En outre, la réserve stratégique de pétrole des États-Unis devrait bientôt cesser de libérer une offre supplémentaire sur le marché, a-t-il ajouté.

Cette reprise du secteur de l’énergie a aussi aidé le huard à regagner le niveau des 73 cents US, a poursuivi M. Kourkafas.

« Nous savons qu’il y a une étroite relation entre le huard et les prix du pétrole », a-t-il expliqué. Toutefois, un assouplissement des attentes par rapport aux taux d’intérêt pour ce qui est de la Réserve fédérale et son impact sur le dollar américain pourrait aussi jouer un rôle pour atténuer la récente pression sur la devise canadienne.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,20 cents US, en hausse par rapport à celui de 72,96 cents US de vendredi.

Le prix du lingot d’or a pris 30,00 $ US, à 1702,00 $ US l’once, et celui du cuivre est resté essentiellement inchangé, à 3,41 $ US la livre.

Dans une version antérieure de cet article, nous avons mal écrit le nom du stratège en investissement qui commentait les transactions de la journée. Il s’appelle Angelo Kourkafas, et non Angelo Kourfaka. Nos excuses.