(New York) Les cours du pétrole se sont repris jeudi, malgré la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés (OPEP+), d’accélérer l’augmentation de leur volume total de production pour juillet.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août est monté de 1,13 % à 117,61 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet a gagné 1,39 % à 116,87 dollars.

Après des mois d’attentisme malgré l’envolée des prix, les pays membres de l’OPEP+ ont convenu d’ajuster la production de juillet « à la hausse de 648 000 barils par jour », à comparer aux 432 000 barils fixés les mois précédents, selon un communiqué du groupe.

« En seulement 11 minutes (de réunion), l’OPEP et ses alliés (OPEP+) ont convenu de mettre fin plus rapidement à leurs réductions de production », commente Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.

« De nombreux membres du groupe ayant atteint leur capacité de production, les augmentations effectives de la production seront plus faibles et la capacité de réserve du groupe continuera de diminuer », note-t-il.

Pour Jeffrey Halley, analyste pour Oanda, l’augmentation de production de 648 000 barils par jour « au cours des deux prochains mois n’atténuera pas de manière significative la pénurie de pétrole russe sanctionné ».

Cette accélération tant attendue de la production de l’OPEP+ est « partiellement une bonne nouvelle, car c’est moins que ce que le marché espérait », alors qu’avec ce volume l’OPEP+ est loin de compenser le manque de brut venant de Russie, de Libye et d’Angola, soulignait également Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Le marché doute aussi, a-t-il expliqué, de la capacité des membres de l’OPEP+ à honorer ces nouveaux engagements alors qu’ils ont déjà des difficultés à produire davantage.

Les cours du brut ont logiquement baissé à l’annonce de l’offre augmentée de l’OPEP+, mais l’embellie n’a pas duré lorsque l’évolution des stocks américains de pétrole a été annoncée.

Ces réserves ont diminué beaucoup plus que prévu la semaine dernière : de 5,1 millions de barils sans compter quelque 5,4 autres millions de barils puisés par l’administration dans les réserves stratégiques.

Cette décision « très inattendue » de l’OPEP+ pourrait par ailleurs marquer un changement de cap pour l’alliance, selon Ipek Ozkardeskaya, de la banque Swissquote.

L’analyste y voit « un signe que la glace entre l’Arabie saoudite et les États-Unis pourrait enfin fondre après deux ans de relations glaciales ».

« Si les États-Unis pouvaient renforcer leurs liens avec l’Arabie saoudite, celle-ci pomperait davantage pour compenser le pétrole russe. Cela pourrait isoler encore plus la Russie et changer le cours de la guerre », poursuit-elle.