(New York) Les tensions en Ukraine et la perspective de plus en plus imminente d’un resserrement de la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont fait trembler les marchés mondiaux lundi.

En Europe, les Bourses ont terminé en forte baisse, même si les indices ont repris un peu de vigueur par rapport à leur plus bas du début de séance. Paris a reculé de 2,27 %, Milan 2,04 %, Francfort 2,02 % et Londres 1,69 %. En Russie, l’indice RTS, qui avait plongé plus de 5 % dans la matinée, a finalement cédé 2,99 %.  

Wall Street a conclu une séance volatile en petite baisse : le Dow Jones s’est replié de 0,49 %, inscrivant sa troisième séance négative d’affilée. Le S&P 500 a perdu 0,38 % et le NASDAQ à coloration technologique a stagné.

Les États-Unis ont décidé lundi de déplacer leur ambassade en Ukraine de Kiev à Lviv, dans l’ouest du pays, face à « l’accélération spectaculaire » du déploiement de forces russes à la frontière et après de nouveaux efforts diplomatiques intenses ce week-end entre les dirigeants occidentaux et le Kremlin qui n’ont pas fait baisser la tension.  

« La grande crainte est que les sanctions sur le pétrole et le gaz russes limitent davantage l’offre mondiale, faisant encore grimper les prix de l’énergie. Une nouvelle augmentation de l’inflation et, d’autre part, une baisse des dépenses de consommation en résulteraient », a commenté Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.  

Toutefois, la Russie a jugé possible lundi un règlement diplomatique de la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine et annoncé la fin de certaines manœuvres militaires.

Mais les marchés ont aussi été confrontés aux discours agressifs sur la politique monétaire de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed).  

La forte inflation aux États-Unis – 7,5 % en janvier sur un an – met en jeu la crédibilité de la Fed, qui doit fortement relever ses taux directeurs pour combattre la forte inflation, a affirmé lundi un de ses responsables, James Bullard.

Peu avant 17 h, le rendement de l’emprunt à 10 ans américain se tendait à 1,99 %, contre 1,93 % la veille.  

Les bancaires massacrées

Le secteur bancaire a le plus souffert de l’environnement de marché, avec la crise en Ukraine et la baisse des rendements des emprunts d’États français et allemand. Société Générale a décroché de 6,05 % à 33,80 euros, BNP Paribas de 4,85 % à 61,75 euros et Crédit Agricole de 3,53 % à 13,56 euros. L’assureur Axa a aussi trébuché de 2,97 % à 27,58 euros.  

À Francfort, Deutsche Bank a perdu 3,49 % à 13,90 euros. Les banques britanniques ont aussi dévissé, que ce soit Barclays (-5,11 % à 195,56 pence), Lloyds (-4,17 % à 51,71 pence) ou NatWest (-4,11 % à 242,60 pence).

Clariant chute en Suisse

Le groupe suisse de chimie Clariant a repoussé la publication de ses résultats annuels après une enquête interne concernant des provisions soupçonnées d’avoir été « incorrectement » comptabilisées. Le titre a dégringolé de 16 % à 16,80 francs suisses.

Correction chez les fabricants de vaccin anti-COVID-19

Les fabricants de vaccins contre la COVID-19 ont été à la peine : Moderna a plongé de 11,68 % à 142,47 dollars à Wall Street, Novavax a chuté de 11,42 % à 80,11 dollars et Pfizer a reculé de 1,93 % à 49,80 dollars. À Paris, Valnava a perdu 5,48 % à 14,50 euros.  

Les États-Unis pourraient être « au seuil » d’une période de transition de l’épidémie, après laquelle il deviendra possible de « vivre avec » le virus, a estimé en fin de semaine dernière le Dr Anthony Fauci, conseiller de la Maison-Blanche sur la crise sanitaire. Il avait aussi estimé au cours d’une interview au Financial Times qu’il ne pensait pas que chaque Américain ait besoin d’un rappel de vaccin chaque année.  

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les cours du pétrole ont bondi peu avant la clôture lundi, après l’annonce du déplacement de Kiev à Lviv de l’ambassade américaine en Ukraine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, le plus échangé à Londres, a gagné 2,16 %, pour finir à 96,48 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour échéance en mars a lui pris 2,53 %, pour clôturer à 95,46 dollars.

L’euro cédait 0,40 % face au billet vert, à 1,1305 dollar.

Le bitcoin était stable à 42 198 dollars (-0,07 %).