(Paris) La tendance a été peu marquée mardi sur les indices européens, mais plus positive aux États-Unis dans une séance volatile, dans l’attente des données sur l’inflation américaine de janvier attendues jeudi et alors que la hausse des taux obligataires se poursuivait en parallèle.

Après de nets gains dans la matinée, toutes les places européennes ont conclu sans grande tendance que ce soit à Paris (+0,27 %), Francfort (+0,24 %), Milan (+0,31 %) et Londres (-0,08 %).

À Wall Street, la tendance était plus soutenue, Dow Jones avançant de 0,95 %, le NASDAQ de 1,23 % et l’indice élargi S&P 500 de 0,85 %.

« Les acteurs du marché continuent de se concentrer sur les principaux problèmes des marchés financiers et ceux-ci sont caractérisés par les taux d’intérêt à venir tant aux États-Unis qu’en Europe », observe Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

En conséquence, poursuit-il, « les investisseurs s’abstiennent d’investir dans les valeurs technologiques », vulnérables à une progression des taux, au profit du secteur financier et bancaire.

La prudence était ainsi de mise dans l’attente des chiffres de l’inflation américaine de janvier, qui seront pris en compte par la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) pour élaborer son cycle de resserrement des taux.

Suivant la Fed, la Banque centrale européenne n’écarte désormais plus la possibilité de relever ses taux directeurs d’ici à la fin de l’année, pour faire face à une inflation qui persiste.

Cette évolution vers un resserrement monétaire des banques centrales a, depuis plusieurs séances, fortement tendu le marché de la dette où la hausse des rendements sur les emprunts souverains s’intensifiait : le 10 ans américain se rapprochait des 2 % (1,95 % vers 17 h 30 GMT) et le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en zone euro, a atteint un plus haut depuis janvier 2019 à 0,27 % en cours de séance.

Avantage pour les banques européennes

À Francfort, le titre de la première banque allemande Deutsche Bank (+4,94 % à 14,37 euros) a continué de bénéficier de cette perspective de taux plus élevés, tout comme Commerzbank (+2,66 % à 8,93 euros, au MDax).

À Paris, Crédit Agricole et Société Générale ont avancé respectivement de 1,65 % et de 1,75 %. Le groupe bancaire BNP Paribas a été freiné (+0,47 % à 66 euros) par des résultats du quatrième trimestre en léger retrait par rapport aux deux précédents. Pour 2021, il signe un bénéfice sans précédent à 9,488 milliards d’euros.

L’italienne BMPS (+6,67 %) a publié un bénéfice net de 309,5 millions d’euros pour 2021, le plus haut en six ans.  

L’énergie affaiblie par la baisse du pétrole

En recul de 2,36 % à 399 pence, BP a été pénalisé par le repli des cours du pétrole malgré l’annonce d’un bénéfice meilleur que prévu à près de 8 milliards de dollars l’an passé. Shell cédait 3,18 %.

L’aluminium proche de son record historique

Le cours de l’aluminium est monté mardi jusqu’à 3236 dollars la tonne, se rapprochant ainsi de son record historique battu en juillet 2008 : de quoi ravir Anglo American (+3,15 % à 3489,50 pence) à Londres et ArcelorMittal (+2,97 % à 29,14 euros) à Paris.

Repli du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les prix du pétrole reculaient mardi, suspendus aux négociations sur le nucléaire iranien qui pourraient renverser l’état actuel de l’offre mondiale d’or noir.

Vers 12 h 15, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril cédait 2,57 % à 90,30 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars perdait 2,54 % à 89 dollars, repassant sous la barre symbolique des 90 dollars franchie il y a quelques jours.

Un euro s’échangeait pour 1,1420 dollar (-0,18 %).

Le bitcoin redescendait à 43 041 dollars (-2,41 %) vers 12 h 15, après avoir renoué brièvement mardi avec les 45 000 dollars. Les États-Unis ont annoncé mardi avoir récupéré plus de 94 000 bitcoins volés en 2016 à la plateforme d’échanges virtuels Bitfinex et évalués aujourd’hui à 3,6 milliards de dollars, un montant record pour une saisie judiciaire.