(New York, Toronto) La Bourse de New York a terminé modestement dans le rouge mercredi après le maintien attendu des taux d’intérêt proches de zéro par la Banque centrale américaine et avant la publication des résultats trimestriels d’Apple et de Facebook.  

Selon des résultats définitifs, le Dow Jones, notamment plombé par Boeing et Microsoft, a reculé de 0,48 % à 32 820,38 points. Le NASDAQ a lâché 0,28 % à 14 051,03 points et le S&P 500 a perdu 0,08 % à 4183,18 points.  

« D’une façon générale, rien n’a changé », a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital Securities à propos de la réunion de politique monétaire de la Fed. La banque centrale « demeure engagée à continuer à acheter des actifs » comme des bons du Trésor, pour soutenir l’activité et influer à la baisse sur les taux d’intérêt à long terme.  

Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a par ailleurs insisté sur le fait que si l’inflation allait accélérer un peu au-dessus de la cible de 2 % à cause de la reprise, ce serait du fait de « facteurs temporaires » et cela ne devrait pas déclencher un mouvement de la Fed sur les taux.  

« Je pense quand même que dans les semaines qui viennent, le débat sur l’inflation va commencer à secouer le marché obligataire », a jugé Peter Cardillo.

Mercredi, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans, qui grimpent quand il y a crainte d’inflation, ont au contraire reculé pour se situer autour de 1,60 % (-0,86 %).

Après la clôture, Facebook a annoncé un quasi-doublement de son bénéfice net au 1er trimestre à 9,5 milliards de dollars. L’action qui avait terminé en hausse de 1,16 % à 307,10 dollars à la clôture grimpait de 4,64 % dans les échanges électroniques après la fermeture.

Le géant de l’informatique Apple devait également annoncer ses résultats.

Les acteurs du marché s’apprêtaient par ailleurs à suivre avec attention, dans la soirée, le discours de Joe Biden devant le Congrès.

Le président américain doit présenter un ambitieux plan de 1800 milliards de dollars pour l’éducation et l’aide aux familles qu’il compte financer en annulant des baisses d’impôts pour les plus riches et en augmentant les taxes sur les revenus du capital pour les Américains les plus fortunés.

« Je pense que ces dépenses vont plutôt être bien accueillies par le marché des actions, mais pas forcément par celui des obligations », a estimé M. Cardillo qui juge que les augmentations d’impôts sur les gains financiers envisagées sont déjà prises en compte par le marché. « Je ne crois pas que cela fasse dérailler le marché ou le moral des investisseurs », a-t-il ajouté.

Parmi les actions du jour, le titre Boeing a pesé sur la baisse de l’indice Dow Jones. Le constructeur aéronautique, qui souffre de la chute du trafic aérien depuis le début de la pandémie, a fait part d’une perte nette de 537 millions de dollars au premier trimestre. L’action a terminé en baisse de 2,89 % à 235,46 dollars.

Le constructeur aéronautique a toutefois misé sur le retour des livraisons du 737 MAX et la vaccination contre la COVID-19 pour rebondir.  

Toronto en hausse

L’indice phare de la Bourse de Toronto a atteint mercredi un sommet record, porté par un optimisme renouvelé quant à la rapidité de la reprise économique, ce qui a aussi fait grimper le dollar canadien à son plus haut niveau en plus de trois ans.

« Le secteur de l’énergie a été parmi ceux qui ont le mieux performé, grâce à la hausse du cours du brut, pendant que le secteur technologique canadien a enregistré des gains disproportionnés dans la foulée de la publication de meilleurs résultats que prévu pour Shopify », a observé Candice Bangsund, gestionnaire de portefeuille chez Fiera Capital.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 181,86 points pour terminer la séance à 19 356,95 points, après avoir avancé plus tôt dans la journée jusqu’à 19 403,54 points, le plus haut niveau de son histoire.

Les secteurs des technologies de l’information, de la santé et de l’énergie ont tous grimpé de plus de 3 %.

L’action de Shopify a bondi de 11,1 % à 1589,47 $ après que la société d’Ottawa spécialisée dans le commerce électronique a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes pour son premier trimestre. Ses revenus ont notamment grimpé de 110 % sur un an, pour atteindre 988,6 millions.

Le secteur de la santé a été soutenu par une hausse de 9 % du titre du producteur de cannabis Organigram Holdings et une progression de 8,8 % de celui d’Aphria.

Le secteur clé de l’énergie a avancé grâce à la hausse du cours du pétrole brut. Celui-ci cumule un gain de près de 5 % depuis lundi, soutenu par les signes de reprise économique. Cette croissance survient malgré la décision des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) d’augmenter graduellement leur production à compter de mai.

« Les prix du pétrole ont avancé à un sommet d’un mois après que le consortium de l’OPEP a exprimé une certaine confiance vis-à-vis des perspectives pour la demande mondiale alors que la vaccination accélère », a écrit Mme Bangsund dans un courriel.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 80,93 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 80,63 cents US de la veille.