Les Bourses mondiales rassurées par l’inflation américaine

(New York) Le Dow Jones au-dessus des 32 000 points, le CAC 40 au seuil des 6000 points, un record pour le Dax : rassurées sur le front de l’inflation, les Bourses mondiales ont souri dans leur ensemble mercredi, profitant d’une accalmie du marché obligataire.

À Wall Street, le Dow Jones a gagné 1,46 % à 32 297,02 points, touchant un sommet de clôture. Le S&P 500 a pris 0,60 %, tandis que le NASDAQ, à forte coloration technologique a cédé 0,04 % après avoir enregistré la veille sa plus forte progression quotidienne depuis novembre.

La Bourse de Paris est, elle, montée de 1,11 %, signant un nouveau plus haut en clôture depuis le 21 février 2020. À Francfort, le Dax a dépassé pour la première fois le cap des 14 500 points en clôture, atteignant 14 540,25 points (+0,71 %) et la Bourse de Milan a progressé de 0,46 %.

Londres est en revanche resté à l’écart de la fête (-0,07 %), pénalisé par le recul des valeurs minières.

« Comme hier, l’humeur générale sur les marchés actions européens est positive », commente David Madden, un analyste de CMC Markets UK, grâce notamment à « l’activité atone sur le marché des emprunts d’État ».

Ainsi les investisseurs achètent-ils volontiers des actions à l’heure où des « espoirs sont suscités par le plan de relance américain de 1,9 milliard de dollars et la perspective d’une reprise économique mondiale », complète-t-il.  

La publication outre-Atlantique de chiffres d’inflation conformes aux attentes a permis de rassurer les marchés à l’heure où l’anticipation d’un retour de la croissance fait craindre une accélération trop rapide de la hausse des prix, comme le reflète la forte progression des rendements obligataires ces dernières semaines.  

L’inflation a un peu accéléré en février aux États-Unis, les prix augmentant de 0,4 % sur un mois, comme attendu. Sur un an, l’inflation s’accélère à 1,7 %, son rythme le plus rapide depuis le début de la crise.

Cette cadence, relativement modérée, pourrait augmenter dans les mois à venir sous l’effet du retour à une activité plus soutenue grâce aux vaccins et aux généreuses aides contenues dans le vaste plan de relance de 1900 milliards de dollars.

Ce dernier a été approuvé mercredi par la Chambre des représentants et doit désormais être promulgué par le président Joe Biden.

Le rendement sur les bons du Trésor américain à 10 ans refluait, à 1,52 %, après être monté jusqu’à 1,62 % la semaine dernière. En zone euro, les taux d’emprunt sont restés stables.

Dans ce contexte, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi sera scrutée de près. Celle-ci devrait « maintenir un ton très accommodant et éventuellement parler des risques d’inflation pour dire que cette dernière est sous contrôle et que même si elle remontait, la BCE serait vigilante », analyse pour l’AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.