(Londres) Les prix du pétrole cédaient du terrain lundi après avoir touché leurs plus hauts en dix mois plus tôt dans la journée, un signe de fébrilité avant la décision de l’OPEP+ très attendue par le marché sur le niveau de production de février.

Vers 11 h 45, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 1,33 % à Londres, à 51,11 dollars, après avoir touché en début de journée 53,33 dollars, un prix plus vu depuis le 3 mars 2020.

Le baril américain de WTI pour le mois de février abandonnait de son côté 1,90 % à 47,60 dollars, après avoir pourtant grimpé à 49,83 dollars, flirtant avec la barre des 50 dollars qu’il n’a plus franchie depuis le 26 février dernier.

Les investisseurs et observateurs de marché ont les yeux braqués vers le sommet ministériel des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés via l’accord OPEP+ qui a débuté par visioconférence vers 10 h 30.

« Les prix du brut font face à plusieurs risques en ce début d’année, le principal étant celui de voir un groupe OPEP “trop agressif en mettant davantage de brut sur le marché », a expliqué Edward Moya, analyste de Oanda.

Malgré le discours tout en prudence du ministre de l’Énergie saoudien Abdelaziz ben Salmane à l’occasion d’une conférence de presse en ligne peu avant la réunion lundi, certains investisseurs envisagent désormais que le groupe de producteurs ouvre à nouveau son robinet de brut le mois prochain, un pas peut-être prématuré tant la reprise de la demande reste incertaine.

C’était plutôt la « sécurité » qui primait plus tôt dans la journée et qui avait soutenu les cours du brut, l’option d’une simple reconduction des coupes actuelles tenant alors la corde.

« Le déploiement des vaccins n’a pas été aussi efficace dans la plupart des pays du monde, ce qui n’est pas de bon augure pour l’augmentation de la production d’un autre demi-million de barils par jour en février », a insisté M. Moya.

Début décembre, les pays de l’alliance avaient décidé d’augmenter leur production, qu’ils limitent volontairement, de seulement 500 000 barils par jour, pour éviter d’inonder le marché avec les deux millions de barils quotidiens initialement prévus.