(New York) Les cours du pétrole ont encore grimpé mardi, porté par des signes de rétablissement de l’économie et faisant fi d’une possible intervention américaine, qui tarde à venir, pour relever l’offre de brut.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a progressé de 1,61 % pour clôturer à 84,78 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre a décollé de 2,70 % pour s’inscrire à 84,15 dollars. Le WTI a touché 84,53 dollars en séance, s’approchant des 85,41 dollars atteints le 25 octobre, un plus haut de sept ans.

Les opérateurs ont scruté, plus que d’ordinaire, le rapport STEO (Short-Term Energy Outlook) de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), publié mardi.

Il a relevé son estimation de production américaine pour 2022 (11,9 millions de barils par jour contre 11,7 jusqu’ici) et prévoit que l’offre mondiale rattrapera la demande début 2022 avant de la dépasser, tous éléments de nature à faire baisser les prix.

Le marché voyait ce rapport comme un élément de décision pour le président américain Joe Biden pour déterminer la marche à suivre.

Lors du point de presse quotidien de la Maison-Blanche, la porte-parole Karine Jean-Pierre a répété que le chef de l’État passait en revue l’ensemble des outils à sa disposition.

Parmi eux figurent les réserves stratégiques, qui pourraient être ponctionnées pour alimenter une offre insuffisante.

« Le marché attendait une annonce et il ne l’a pas eue », a commenté Bill O’Grady, responsable de la stratégie marchés pour Confluence Investment Management. « Cela a surpris. »

Certains opérateurs laissaient entendre qu’un rapport EIA faisant état d’une baisse des prix à moyen terme n’était pas forcément de nature à pousser les États-Unis à faire un geste.

À court terme, « l’environnement porteur continue de soutenir les prix du brut », le marché « écartant la possibilité d’une intervention physique des États-Unis », a décrit Louise Dickson, analyste du cabinet Rystad Energy.

Réouverture des frontières aux États-Unis lundi, bons indicateurs macroéconomiques américains récents, perspective d’une pilule anti-COVID-19 bientôt largement disponible, le spectre de la pandémie s’éloigne et la demande recommence à s’enflammer.

Pour Bill O’Grady, les opérateurs ont d’autant plus rapidement balayé les prévisions de l’EIA, publiées mardi, qu’elles « reposent sur la météo » et la sévérité éventuelle de l’hiver à venir dans l’hémisphère Nord.

Or le changement de climat « tend à augmenter la volatilité climatique » et rend de moins en moins fiables les prévisions sur une saison, voire au-delà.