(Paris) Dans un premier temps réjouis par les chiffres de croissance aux États-Unis, les marchés ont calmé leurs ardeurs après la publication d’un indicateur moins bon que prévu, malgré les excellents résultats trimestriels d’Apple et Facebook la veille.  

Vers 10 h 15, le Dow Jones montait de 0,15 %, le NASDAQ de 0,12 % et le S&P 500 de 0,40 %, après avoir ouvert en nette hausse.

Les marchés européens, bien orientés jusqu’à la mi-journée, déchantaient : Paris (-0,09 %), Milan (-0,30 %) et surtout Francfort (-1,02 %) reculaient, tandis que Londres (+0,06 %) était stable.  

La croissance aux États-Unis s’est accélérée au premier trimestre 2021, grâce notamment aux plans de relance successifs, et les demandes d’allocations chômage aux États-Unis ont de nouveau reculé la semaine passée à leur niveau le plus bas depuis la crise sanitaire.

Le PIB américain est en hausse de 6,4 %, une croissance plus forte que les 4,3 % du quatrième trimestre 2020 et conforme aux attentes des analystes.  

Cependant, les promesses de vente de logements ont rebondi en mars aux États-Unis, après deux mois consécutifs de recul, mais bien moins que ce qui était attendu.

Depuis le début de la séance, les investisseurs européens digéraient avec enthousiasme la décision de la Banque centrale américaine (Fed) de conserver une politique accommodante et les résultats d’entreprises bien orientés.

La Fed a réaffirmé mercredi son soutien total à l’économie en maintenant « ses taux inchangés, comme prévu, tout en signalant qu’elle n’est pas prête de mettre fin à sa politique monétaire très souple », retrace Milan Cutkovic, analyste marchés pour Axi.

« La banque centrale considère que la récente hausse de l’inflation est transitoire, tout en reconnaissant une amélioration des perspectives économiques », poursuit-il.  

En Allemagne, la hausse des prix a poursuivi son accélération en avril s’établissant à 2,0 % sur un an, au plus haut depuis avril 2019.  

En France, le président Emmanuel Macron a détaillé un plan de déconfinement échelonné sur deux mois.

Les investisseurs doivent encore prendre connaissance des résultats d’Amazon dans la soirée.

Les majors pétrolières portées par la remontée des cours

À Paris, Total ne gagnait que 0,15 % à 37,50 euros, soutenu par un bénéfice net qui a bondi au premier trimestre, mais lesté par l’annonce d’un retard d’au moins un an dans son projet gazier géant au Mozambique, suspendu début avril après une attaque djihadiste.

À Londres, Shell s’affichait en hausse (action « B », +1,03 % à 1331,00 pence) après avoir annoncé un retour dans le vert au premier trimestre et avoir lui aussi profité de la remontée des cours du pétrole.

Le groupe pétrolier espagnol Repsol montait lui aussi à Madrid (+0,39 % à 10,30 euros), après avoir fait état d’un bénéfice net au premier trimestre, le premier depuis fin 2019.  

L’aérien en demi-teinte

Le premier groupe européen de transport aérien Lufthansa (-2,60 % à 10,65 euros) s’est montré jeudi plus pessimiste sur l’évolution du trafic en 2021 malgré une forte progression attendue cet été.

En revanche, Airbus à Paris montait de 1,27 % à 100,56 euros à la faveur de « bons résultats » au premier trimestre.

L’automobile victime de prises de bénéfices

Après avoir bénéficié d’une amélioration de la conjoncture, les entreprises cycliques du secteur automobile sont l’objet de prises de profits jeudi.  

À Francfort, Volkswagen reculait de 2,90 % à 217,60 euros, BMW perdait 2,19 % à 84,05 euros et Daimler cédait 1,84 % à 73,79 euros.

À Paris, Renault perdait 3,86 % à 33,75 euros et Stellantis 3,30 % à 13,92 euros.

À New York, Ford laissait 4,21 % à 9,86 dollars et General Motors 3,79 % à 56,32 dollars.

Merck déçoit

Le laboratoire américain reculait de 3,97 % à 74,08 dollars après avoir publié des résultats décevants pour le premier trimestre, la vente de certains de ses médicaments étant freinée depuis le début de la pandémie.  

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les cours du pétrole accéléraient la cadence au lendemain de la publication du niveau des stocks aux États-Unis.

Vers 7 h 35, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 1,68 % à 67,89 dollars à Londres par rapport à la clôture de la veille.

À New York, le baril américain de WTI pour le même mois montait de 2,04 % à 65,14 dollars.

Dans le même temps, l’euro restait stable face au billet vert (+0,09 % à 1,2114 dollar).  

Le bitcoin reculait de 1,30 % à 53 760 dollars.