(Washington) Les sénateurs progressistes Bernie Sanders et Elizabeth Warren ont appelé à l’action dimanche pour réformer Wall Street, secouée par le feuilleton GameStop.

« Nous avons besoin d’une enquête de la SEC », l’autorité de régulation de la Bourse américaine, a déclaré Mme Warren sur CNN.  

« Ce qu’il se passe avec GameStop ne fait que nous rappeler ce qu’il se passe depuis des années à Wall Street. C’est un jeu truqué. Avec un ensemble d’acteurs qui arrivent et manipulent le marché », a déploré la démocrate.

« Il est temps pour la SEC de faire son travail », a martelé celle qui avait été appelée au Congrès pour superviser le sauvetage du secteur financier pendant la crise de 2008.  

« Nous avons besoin de plus de régulations sur les manipulations de marchés », a-t-elle estimé.  

Le sénateur indépendant Bernie Sanders est allé dans le même sens, taclant un système « défectueux » à Wall Street. « Je pense que nous devons regarder très attentivement le genre d’activités illégales et le comportement scandaleux des fonds d’investissement et d’autres acteurs à Wall Street », a-t-il estimé sur ABC.  

Le titre de GameStop s’est envolé depuis un mois et en particulier cette semaine, une armée d’investisseurs amateurs ayant décidé d’acheter massivement l’action de cette chaîne de magasins de jeux vidéo, dont la santé financière et les perspectives de croissance laissent pourtant à désirer.

PHOTO BRENDAN MCDERMID, REUTERS

En difficultés depuis des années, GameStop a engrangé pertes sur pertes et a été contrainte de fermer des magasins.  

Début 2020, des fonds spéculatifs convaincus de la perspective d’une faillite de GameStop, ont ouvert d’importantes positions vendeuses pariant sur une banqueroute.

La vente à découvert consiste à vendre une action qui est jugée surévaluée, avec comme stratégie de la racheter plus tard quand elle sera moins chère et empocher des profits conséquents.

Mais c’était sans compter sur de jeunes courtiers, aux motivations diverses, qui ont voulu secourir GameStop.  

Parallèlement, mi-janvier, GameStop a annoncé avoir amélioré ses comptes grâce à la sortie des PS5.

D’où l’envolée du prix de l’action GameStop qui a forcé ces fonds « vautours » à racheter au prix fort des actions qu’ils avaient vendues en pariant sur la faillite.

La SEC a indiqué vendredi dans un communiqué « surveiller et évaluer de près l’extrême volatilité du prix de certaines actions ».

Le conseiller économique de la Maison-Blanche, Brian Deese, a, lui, assuré dimanche que la SEC était « focalisée » pour « comprendre exactement ce qu’il s’est passé ».

« Nous allons nous pencher sur ces problèmes », mais la priorité « immédiate » de l’administration Biden est l’adoption d’un plan d’aide à l’économie, a-t-il toutefois déclaré sur CNN, montrant bien moins de résolution que les deux sénateurs.