(Londres) Les prix du pétrole poursuivaient mardi leur hausse amorcée en séance asiatique, portés par l’intention de plusieurs producteurs du Golfe persique, Arabie saoudite en tête, de diminuer encore davantage leur production de brut.

Vers 5 h 20, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 30,07 dollars à Londres, en hausse de 1,48 % par rapport à la clôture de lundi.

À New York, le baril américain de WTI pour juin gagnait 3,02 %,  à 24,87 dollars.

« Les prix du pétrole sont en hausse ce matin grâce à l’Arabie saoudite et dans une moindre mesure le Koweït et les Émirats arabes unis », a estimé Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad Energy.  

Ces trois pays du Golfe ont en effet annoncé lundi vouloir diminuer plus que prévu leur production de brut, un effort qui relâche un peu de pression sur l’offre, toujours excédentaire, et par ricochet sur le stockage, parvenu à ses limites.

Pour Riyad, cette coupe d’un million de barils par jour (mbj) ramènerait la production du pays, le plus grand exportateur mondial de pétrole, à 7,5 mbj, a précisé le ministère de l’Énergie dans un communiqué cité par l’agence officielle SPA.

Le Koweït et les Émirats arabes unis ont emboité le pas et déclaré qu’ils réduiraient leur production de respectivement 80 000 et 100 000 barils supplémentaires par jour.

Ces nouvelles réductions de production « sont un indicateur positif pour le marché, qui reçoit la nouvelle comme un léger soulagement face à l’offre excédentaire à laquelle il est confronté », a complété M. Tonhaugen.

« Cela signifie que le géant pétrolier saoudien a réduit sa production d’environ 40 % depuis avril », calcule Fiona Cincotta, de City Index.  

« Cette décision pourrait également encourager les autres pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à respecter leurs quotas de réduction », a-t-elle ajouté dans une note.

Par ailleurs, le mastodonte saoudien Aramco a annoncé mardi une baisse de 25 % de son bénéfice net au premier trimestre en raison de la chute des prix du pétrole, affirmant que la crise du coronavirus freinerait la demande et les profits sur toute l’année.

Aramco a néanmoins enregistré un bénéfice net de 62,5 milliards de riyals (16,66 milliards de dollars) au cours des trois premiers mois de 2020, a précisé l’entreprise cotée en Bourse.