(New York et Toronto) La Bourse de New York a fini proche de l’équilibre vendredi avant un long week-end aux États-Unis, dans un marché soucieux de l’escalade des tensions géopolitiques entre la Chine et les États-Unis.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average a cédé 0,04 % à 24 465,16 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a pris 0,43 % à 9324,59 points.

L’indice élargi S&P 500 a gagné 0,24 % à 2955,45 points.

Sur l’ensemble de la semaine, le Dow Jones est monté de 3,3 %, le NASDAQ de 3,4 % et le S&P 500 de 3,2 %, leurs gains hebdomadaires les plus importants depuis avril.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a progressé de 28,79 points pour terminer la séance avec 14 913,64 points.

Sept des onze secteurs du TSX ont avancé vendredi, ceux des technologies de l’information et de la santé en particulier avec des gains de 2,76 % et 1,52 % respectivement.

Le secteur de l’énergie a enregistré la perte la plus importante, soit un recul de 1,49 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 71,35 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 71,76 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a retraité de 67 cents US à 33,25 $ US le baril, tandis que celui de l’or a grimpé de 13,60 $ US à 1735,50 $ US l’once. Le prix du cuivre a perdu 4,55 cents US pour clôturer près de 2,39 $ US la livre.

La place new-yorkaise a fermé vendredi ses portes pour trois jours, lundi étant férié aux États-Unis. Wall Street rouvrira mardi matin.

Les acteurs du marché ont suivi de près les derniers développements entre les États-Unis et la Chine.  

Déjà tendues au sujet du coronavirus, les relations entre les deux pays se sont envenimées après une proposition de loi chinoise vendredi pour permettre au gouvernement central d’appliquer une « loi de sécurité nationale » à Hong Kong.

Les États-Unis ont accusé la Chine de vouloir porter un « coup fatal » à l’autonomie de l’ancienne colonie britannique, menaçant de représailles commerciales sur ce nouveau front.

Pour Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services, ces tensions ne menacent toutefois pas l’équilibre de la Bourse.

« Les marchés ont appris une grosse leçon depuis des années : ne pas écouter la géopolitique pour trouver une direction », note l’expert.

« Si les rapports commerciaux entre les États-Unis et la Chine dégénéraient, cela aurait vraiment un poids sur les indices », ajoute-t-il, notant que ce n’était pour l’instant pas le cas.

Pékin a en effet répété à plusieurs reprises qu’elle n’entendait pas remettre en cause ses engagements pris dans l’accord commercial préliminaire signé en janvier avec Washington.

La Chine, qui a renoncé à se donner un objectif de croissance pour 2020, a conscience qu’elle n’est pas dans une position de force, soulignent plusieurs analystes.

Du côté des États-Unis, Donald Trump sait que « durcir le ton au niveau commercial aurait des effets négatifs pour l’économie américaine et pour les marchés », indique M. Volokhine.

Le président américain avait fait de la bonne santé économique du pays le principal argument de sa campagne de réélection avant la crise liée au coronavirus.  

« Mais il peut durcir le ton sur Hong Kong ou sur les relations avec Taïwan sans faire peser un risque sur les rapports commerciaux et les indices boursiers », note M. Volokhine.

Résultats « prometteurs »

Au rang des valeurs, Moderna a gagné 2,91 %. Le docteur Anthony Fauci, qui dirige l’Institut national des maladies infectieuses (NIAID), a affirmé vendredi sur la radio publique NPR que les résultats préliminaires d’essais cliniques de la société américaine de biotechnologie pour un vaccin contre le coronavirus étaient « prometteurs ».

La communauté scientifique reste toutefois prudente sur ces résultats, qui portent seulement sur huit volontaires. Des essais à grande échelle sont prévus en juillet.

Le fabricant de puces et de cartes graphiques Nvidia est monté de 2,86 %. L’entreprise a annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes du marché et des perspectives optimistes pour le reste de l’année.

Deere a en revanche reculé de 1,47 %. Le spécialiste des équipements agricoles a fait part d’un chiffre d’affaires meilleur que prévu, mais a également dit s’attendre à une chute de 30 à 40 % des ventes mondiales de ses produits en raison de la baisse de la demande provoquée par le coronavirus.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine a un peu reculé, s’établissant à 0,6591 % contre 0,6720 % jeudi soir.