Les analystes sont unanimes : ces titres québécois devraient avoir la faveur des investisseurs. Découvrez ces entreprises qui n’obtiennent que des recommandations d’achat.

L’une monte, l’autre descend…

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

L’action d’Héroux-Devtek est à un sommet historique. Les sept analystes qui s’intéressent au fabricant de trains d’atterrissage de Longueuil suggèrent encore d’acheter le titre.

Une douzaine d’entreprises québécoises n’obtiennent que des recommandations d’achat de la part des analystes qui suivent leurs activités. Mais leurs situations divergent : dans certains cas, comme celui d’Héroux-Devtek, le titre est à un sommet. Dans d’autres, comme celui de Savaria, le titre est près de son plancher de la dernière année.

L’action d’Héroux-Devtek est à un sommet historique. Elle a pratiquement doublé depuis Noël. Même après une telle appréciation, les sept analystes qui s’intéressent au fabricant de trains d’atterrissage de Longueuil suggèrent encore d’acheter le titre.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Héroux-Devtek a notamment annoncé quatre acquisitions depuis l’an dernier (CESA, Beaver, Tekalia et Alta), en plus de soutirer plusieurs contrats intéressants.

Les perspectives de croissance et le potentiel d’amélioration des marges sont séduisants aux yeux des analystes. L’acquisition de l’espagnole CESA, à l’automne, renforce la présence d’Héroux-Devtek en Europe et permet le développement des activités de l’entreprise sur le marché des systèmes d’actionnement, dont la taille est considérablement supérieure à celle du marché des trains d’atterrissage.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

L’entreprise Savaria, de Laval, qui se spécialise dans les ascenseurs et équipements de transport pour personnes à mobilité réduite, continue d’avoir l’appui de Bay Street.

Savaria : des appuis malgré la culbute boursière

Contrairement à Héroux-Devtek, Savaria est en défaveur auprès des investisseurs. Après être passée de 2 $ à 20 $ en cinq ans, l’action a presque perdu 50 % de sa valeur depuis son sommet atteint en septembre dernier.

Consultez le titre boursier de Savaria

INFOGRAPHIE LA PRESSE

L’entreprise de Laval spécialisée dans les ascenseurs et équipements de transport pour personnes à mobilité réduite continue néanmoins d’avoir l’appui de Bay Street. Les sept analystes qui suivent Savaria proposent tous l’achat du titre à leurs clients. Ils apprécient la stratégie de croissance par acquisitions.

Mais cette stratégie pourrait ralentir un peu puisque l’intégration des dernières acquisitions est une priorité pour la direction. Une période d’ajustement pourrait être utile à l’entreprise si elle parvient à en profiter pour rehausser ses marges, qui ont subi une pression au cours des derniers trimestres.

Le gestionnaire de portefeuille Cote 100, de Saint-Bruno-de-Montarville, ne partage pas l’enthousiasme des analystes, même s’il note que le marché exploité par Savaria est favorable (population vieillissante, obésité, etc.) et très fragmenté, ce qui rend le potentiel de croissance du titre attrayant à long terme.

Sauf que la forte croissance des revenus de Savaria dans les dernières années s’explique beaucoup par des acquisitions financées notamment par endettement. Et pour l’aider à alléger ses dettes, Savaria émet régulièrement des actions – ce qui pousse aussi le titre à la baisse.

Cote 100 estime que Savaria a émis près de 18 millions d’actions depuis la fin de 2015, ce qui représente une hausse de près de 60 % du nombre d’actions en circulation. « Ça affecte directement les bénéfices par action », soulignent les gestionnaires de portefeuille de la firme Cote 100 dans une récente analyse.

« Nous préférons une société en mesure de financer sa croissance à même ses flux monétaires libres. Cette voie n’est pas ouverte à Savaria, car elle utilise une proportion importante de ses flux monétaires libres pour verser des dividendes. »

Des titres qui ont la cote

PHOTO AARON VINCENT ELKAIM, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La Bourse sourit à une poignée d’entreprises québécoises.

Voici une dizaine de titres québécois obtenant uniquement des recommandations d’achat (minimum trois).

Plastiques IPL

Montréal

Fabricant de produits d’emballage et de contenants en plastique rigide (notamment les bacs roulants pour déchets)

Neuf recommandations d’achat La performance de début d’exercice s’est avérée juste assez bonne pour calmer les inquiétudes, souligne Scott Fromson, de la CIBC, dans une récente note de recherche. « IPL doit continuer d’exécuter son plan d’affaires pour diminuer son niveau d’endettement et maintenir la confiance envers son modèle de croissance. » L’escompte accordé au titre peut notamment s’expliquer par l’historique boursier limité. Mais si les fondamentaux sont intéressants, le faible volume de transactions et le fait que les activités sont liées au secteur pétrochimique peuvent freiner l’enthousiasme de certains investisseurs.

Stingray

Montréal

Fournisseur de services musicaux

Huit recommandations d’achat Réduire le niveau d’endettement est l’élément qui permettra au titre de remonter, « ce qui nécessite un peu de patience », croit Maher Yaghi, de Desjardins. Cet analyste ne s’en fait pas avec le niveau d’endettement étant donné les importants flux de trésorerie libres dégagés par les activités. Le repli du titre de près de 40 % depuis l’annonce de l’achat de stations de radio il y a un an reflète une mauvaise compréhension de la stratégie, selon Canaccord. « Si la direction démontre sa capacité d’exécution, l’action va rebondir », croit l’analyste Matthew Lee.

Alithya

Québec

Conseil en technologies numériques

Six recommandations d’achat Inscrite en Bourse depuis l’automne dernier, Alithya est perçue comme un petit CGI en raison de la nature de ses activités et de son modèle d’affaires. Son action a perdu environ 15 % depuis la mi-avril. « Je m’attends à ce que l’entreprise continue de miser sur les acquisitions pour se développer et améliorer sa rentabilité », affirme Maher Yaghi, de Desjardins, dans un récent rapport de recherche. « Le titre est une attrayante occasion de placement. »

Marché Goodfood

Montréal

Repas prêts à cuisiner

Trois recommandations d’achat L’entreprise vient de faire son entrée dans la gamme des petits-déjeuners en offrant des smoothies prêts à mélanger, développe le créneau du prêt-à-manger, et a récemment lancé un service à prix modique. « Ces initiatives devraient avoir un impact positif sur le nombre d’abonnés, la taille des commandes et leur fréquence », croit Frédéric Tremblay, de Desjardins. Les experts sont aussi plusieurs à souligner l’attrait de Goodfood pour un grand épicier.

Bellus Santé

Laval

Biopharmaceutique

Quatre recommandations d’achat Ayant plus que doublé depuis le 1er janvier, le titre de Bellus est l’un des plus performants au pays cette année. Le potentiel du produit phare de l’entreprise — développé pour traiter la toux chronique — fait mousser les attentes. Le titre peut poursuivre son ascension advenant notamment des résultats cliniques meilleurs qu’anticipé et une approbation plus rapide que prévu de la part des autorités. Mais les analystes préviennent qu’il pourrait aussi se replier devant une concurrence imprévue ou une émission d’actions potentiellement dilutive.

Métaux Osisko

Montréal

Exploration minière (notamment pour le zinc)

Trois recommandations d’achat Les observateurs voient un potentiel considérable à la suite des estimations de ressources minérales présentées par l’entreprise en début d’année pour son projet Camp minier East Bathurst, au Nouveau-Brunswick. La Caisse de dépôt et placement du Québec a augmenté sa participation dans l’entreprise ce printemps.

H2O Innovation

Québec

Fournisseur de solutions de traitement d’eau et d’eaux usées 

Quatre recommandations d’achat Raveel Afzaal, de Canaccord, croit que l’entreprise devrait notamment bénéficier des investissements visant à améliorer les infrastructures vieillissantes de traitement des eaux. Si l’entreprise est assurément une cible d’acquisition attrayante, selon lui, elle est aussi bien appuyée par des initiés qui détiennent 50 % des actions : Investissement Québec (18 %), BDC Capital (13 %), Caisse de dépôt (11 %) et l’équipe de direction de H2O (8 %).

Mason Graphite

Laval

Développement d’un projet minier de graphite

Trois recommandations d’achat Les analystes demeurent enthousiastes même si l’action est en chute depuis qu’elle a frôlé la barre des 3 $ il y a deux ans. Un plancher de 24 cents a été atteint en mai. Rupert Merer, de la Banque Nationale, estime qu’au cours actuel, les investisseurs accordent peu de valeur aux activités, considérant que la capitalisation boursière équivaut à la valeur de ses liquidités (20 millions) et de sa participation dans NanoXplore (25 millions). « Le marché du graphite pourrait être sous-approvisionné. Avec une ressource de qualité, Mason Graphite devrait être bien positionnée », croit-il.

Nouveau Monde Graphite

Saint-Michel-des-Saints

Développement d’un projet minier de graphite

Trois recommandations d’achat L’entreprise se targue d’être au cœur de la révolution énergétique en soulignant que le graphite est un composant important des batteries lithium-ion, essentielles au fonctionnement des véhicules électriques et des systèmes de stockage d’énergie. L’entreprise entend exploiter son usine de démonstration du gisement de graphite de Saint-Michel-des-Saints jusqu’en 2020 et planifie la construction d’une usine consacrée aux produits à valeur ajoutée à grande échelle de son graphite. « Le titre est une occasion unique d’investir dans un projet de graphite naturel en paillettes à faible risque d’exécution, haut rendement et fortes marges », selon Jack Garman, de la firme Pareto Securities.