(New York) La Bourse de New York a terminé en nette hausse vendredi, portée par des chiffres décevants sur l’emploi américain de nature à alimenter l’espoir d’une baisse des taux d’intérêt et des signes d’apaisement sur le front commercial.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a progressé de 1,02 % pour finir à 25 983,94 points, enregistrant au passage sa meilleure semaine depuis le début de l’année (+4,7 %).

L’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, est monté de 1,7 %, à 7742,10 points, et de 3,9 % sur la semaine.

L’indice élargi S&P 500 a pris 1 %, à 2873,34 points, enregistrant lui aussi sa plus forte hausse hebdomadaire de 2019 (+4,4 %).

Les investisseurs ont accueilli positivement les chiffres du ministère du Travail, qui ont montré que la première économie du monde n’avait créé que 75 000 emplois au mois de mai là où les analystes s’attendaient à au moins 180 000.  

Ces données confortent l’idée que la politique commerciale menée par les États-Unis commence à avoir un réel impact sur l’économie, après des indices reflétant un ralentissement de l’activité dans le secteur manufacturier en mai et un ralentissement des dépenses de consommation des ménages américains depuis le début de l’année.

« Le risque d’une récession est désormais clairement envisagé par les courtiers » et il serait « trop dangereux pour la Fed », la Banque centrale américaine, de ne pas commencer à agir rapidement pour l’éviter, a commenté Christopher Low de FTN Financial.  

Une grande majorité des acteurs du marché s’attend en conséquence à ce que l’institution abaisse ses taux en juillet, voire pour certains dès la prochaine réunion de son comité de politique monétaire mi-juin.  

Reflet de cette anticipation, le taux d’intérêt à 10 ans de la dette des États-Unis chutait de nouveau lourdement vendredi sur le marché obligataire et évoluait à 2,084 %, contre 2,117 % la veille.  

La perspective d’une baisse des taux est de nature à ravir les courtiers de Wall Street, qui ont pendant plusieurs années après la crise financière largement bénéficié des taux bas de la Fed. Une telle décision tend à stimuler l’économie en rendant les emprunts plus faciles pour les entreprises comme pour les particuliers.

Beyond Meat poursuit son ascension

Certains observateurs relèvent toutefois que, même si elle a pu ralentir, la croissance américaine reste de bonne tenue.  

Ainsi le taux de chômage est resté inchangé en mai à 3,6 %, son plus bas niveau depuis décembre 1969, et la rémunération horaire moyenne a augmenté de 3,1 % sur un an, bien plus rapidement que le rythme de l’inflation.

Pour Jim O’Sullivan de HFE, pour qui les données sur l’emploi sont « volatiles », « il faudra un ralentissement plus marqué avant que la Fed ne se décide vraiment à être plus accommodante ».

Si une certaine incertitude demeure sur la trajectoire de la politique de la Fed, les investisseurs continuent aussi à surveiller de près les fluctuations des relations entre Washington et ses principaux partenaires commerciaux.

Vendredi dominait l’espoir que Washington renonce à mettre en œuvre sa menace d’imposer dès lundi des tarifs douaniers punitifs contre le Mexique, accusé par Donald Trump de ne pas en faire assez pour mieux réguler l’afflux d’immigrants illégaux. Le président américain a estimé qu’il y avait une « bonne chance » de parvenir à un accord.

Sur le front des valeurs, la start-up vegan Beyond Meat s’est envolée de 39,4 % après avoir anticipé des ventes encore plus fortes que prévu sur l’ensemble de l’année, à 210 millions US contre 88 millions US en 2018. L’action a plus que quintuplé depuis son entrée fracassante à Wall Street début mai.  

La start-up Zoom Video, qui a aussi fait ses débuts à la Bourse de New York il y a quelques semaines, a décollé de 18,41 % après avoir aussi fait part de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a avancé de 3,16 points pour terminer la séance avec 16 230,96 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 75,28 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 74,75 cents US de la veille. À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 1,40 $ US à 53,99 $ US le baril, tandis que celui de l'or s'est emparé de 3,40 $ US à 1346,10 $ US l'once. Le prix du cuivre s'est pour sa part déprécié de 2,3 cents US à 2,63 $ US la livre.

- Avec La Presse canandienne