Les banques canadiennes font partie des entreprises les plus influentes dans l'économie du Canada et des plus hautement valorisées sur le marché boursier canadien.

C'est pourquoi elles seront de retour en gros plan sur l'écran radar des investisseurs, au cours des prochains jours, alors qu'elles publieront leurs résultats de fin d'exercice 2018.

En période de tumultes à la Bourse, alors que se multiplient les signaux d'un cycle économique avancé, les investisseurs prêteront aussi une attention particulière aux énoncés économiques et aux perspectives d'affaires des grandes banques.

« Après un deuxième exercice consécutif en 2018 de forte croissance du bénéfice par action des banques, je m'attends à un ralentissement l'an prochain et durant l'exercice 2020. J'appuie cette prévision surtout sur l'impact négatif des hausses de taux d'intérêt sur la croissance et la rentabilité nette des prêts aux particuliers et aux entreprises », résume l'analyste Mario Mendonca, chez Valeurs mobilières TD, dans un récent rapport.

Chez Valeurs mobilières Desjardins, l'analyste Doug Young considère que « même si le contexte économique au Canada demeure décent pour le moment (hausse modérée des taux d'intérêt, taux de chômage bas, etc.), la volatilité accrue des indicateurs macroéconomiques et le niveau d'endettement des consommateurs deviennent les principales préoccupations ».

À court terme, les attentes des analystes demeurent plutôt favorables. On s'attend aussi à ce que les banques maintiennent leur capacité à augmenter encore leurs dividendes, possiblement de l'ordre de 7 à 8 % d'ici la fin de l'exercice 2019.

S'ils s'avèrent, ces bons résultats des banques pourront-ils rehausser le pouvoir d'attraction de leurs actions ?

« Au gré des cycles boursiers, les actions des grandes banques demeurent parmi les fondements de tout bon portefeuille d'actions canadiennes. En particulier pour la constance relative de leurs bons profits et le maintien d'un taux de dividende intéressant », rappelle Louis Allard, cofondateur et gestionnaire de portefeuilles chez Allard, Allard et Associés. Cette firme montréalaise gère 800 millions en actifs.

Chez COTE-100, firme de Saint-Bruno qui gère 1,3 milliard en actifs, Marc L'Écuyer, gestionnaire de portefeuille principal, indique que les actions d'entreprises de services financiers, surtout les banques, représentent en moyenne 20 % des portefeuilles de ses clients.

« C'est une pondération relativement stable au fil des ans, dans le cadre de notre gestion de placement axée davantage sur le moyen et le long terme », indique Marc L'Écuyer.

« Néanmoins, nous surveillons les occasions d'y investir davantage. Et ces temps-ci, je considère que le repli significatif en Bourse depuis quelques semaines a rehaussé l'attrait des actions des banques en tant que placements de base à long terme, avec leur multiple cours-bénéfice raisonnable et leur rendement en dividende avantageux. »