Les patrons des grandes entreprises américaines ont toujours confiance dans l'économie, mais la guerre commerciale lancée tous azimuts par le président Donald Trump commence à peser sur les perspectives d'investissements, selon un baromètre publié lundi.

Ce baromètre publié par la Business Roundtable - un groupe de lobbying qui compte les plus grandes entreprises américaines parmi ses membres et qui mesure les perspectives de ventes, d'investissements et d'embauches à un horizon de six mois - a reculé pour le deuxième trimestre consécutif, à 109,3 points, contre 111,1 sur les trois premiers mois de l'année.

L'indice des ventes a augmenté, les deux autres (investissements et embauches) ont en revanche reculé.

Ces trois indices restent cependant à des niveaux historiquement élevés.

Mais une question subsidiaire posée à l'occasion de cette enquête trimestrielle montre que 63 % des PDG des entreprises membres pensent que la guerre commerciale et les incertitudes qu'elle génère vont avoir un impact négatif sur les décisions d'investissements dans les six mois à venir.

« L'incertitude qui règne autour de la politique commerciale représente toujours un risque », a souligné Jamie Dimon, président du groupe et PDG de la première banque des États-Unis, JPMorgan Chase.

« Je pense que les effets négatifs (de la guerre commerciale) sont masqués par les effets très largement positifs des baisses d'impôts et des réformes des règlementations », a souligné le directeur de la Business Roundtable, Joshua Bolten.

« Quasiment aucune de nos entreprises n'y voit quelque chose de positif », a-t-il souligné lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Ce commentaire vient quelques heures seulement après la mise en oeuvre d'une nouvelle tranche de tarifs douaniers de 10 % sur 200 milliards de dollars de produits importés de Chine.

M. Bolten a indiqué que son groupe avait à de nombreuses reprises conseillé à la Maison-Blanche d'user de la menace de taxes douanières pour susciter des négociations, mais pas de les imposer au préalable.

M. Dimon a dit ne pas s'attendre à ce que Pékin s'en prenne à des compagnies individuellement, même si certaines agences chinoises l'ont fait.

« Ce à quoi il faut vous attendre de la part des Chinois, c'est une réponse mesurée et réciproque, pas, à mon sens, une attaque sur des entreprises individuelles », a-t-il confié.