La Bourse de Toronto et ses consoeurs nord-américaines ont affiché d'importants reculs mardi, au retour du congé de la fête du Travail, alors que les tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord s'accroissaient.

C'était le premier jour d'activité pour les marchés depuis l'annonce, dimanche, de nouveaux tests nucléaires en Corée du Nord - ce à quoi les États-Unis ont menacé d'opposer une «riposte militaire massive».

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 234,25 points à 21 753,31 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a lâché 18,70 points à 2457,85 points. L'indice composé du Nasdaq a rendu 59,76 points à 6375,57 points.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a plongé de 101,45 points pour clôturer à 15 090,15 points, la quasi-totalité de ses secteurs ayant terminé la journée dans le rouge. Les secteurs de l'énergie et des matériaux faisaient exception, avec des gains de 0,41 pour cent et 0,18 pour cent respectivement.

Le cours du lingot d'or a avancé de 14,10 $ US à 1344,50 $ US l'once à la Bourse des matières premières de New York, tandis que celui du pétrole brut s'est emparé de 1,37 $ US à 48,66 $ US le baril. Le cours du cuivre a gagné 1 cent US à 3,13 $ US la livre.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 80,83 cents US, en hausse de 0,12 cent US par rapport à son cours moyen de vendredi.

Tensions

À défaut d'indicateurs ou de résultats d'entreprises majeurs, «les investisseurs prennent en compte la géopolitique et les risques potentiels liés aux tensions autour de la Corée du Nord», a avancé Bill Lynch, d'Hinsdale Associates.

Après un sixième essai nucléaire de Pyongyang, les États-Unis ont réclamé aux Nations unies les mesures «les plus fortes possibles» pour sanctionner la Corée du Nord tandis que la Russie a multiplié mardi les mises en garde contre la ligne de fermeté prônée par Washington.

«Il y une crainte crédible de voir les tensions avec la Corée du Nord rester à l'esprit des investisseurs de façon permanente et cela déclenche un mouvement vers les actifs jugés les plus sûrs», a estimé Art Hogan de Wunderlich Securities.

«S'ajoute à cela la possibilité d'être déçu par ce que (les responsables politiques à Washington) vont être capables ou non d'accomplir», a-t-il estimé.

Avant de pouvoir aborder la question de la réforme fiscale, le Congrès va devoir adopter le budget et régler le problème du plafond de la dette, le tout sur fond de nouvelles turbulences politiques après la décision du président américain Donald Trump de mettre fin au programme mis en place par son prédécesseur Barack Obama qui a permis à des centaines de milliers de jeunes sans-papiers de rester aux États-Unis.

Interrogations sur la politique monétaire

Les indices étaient aussi, selon Phil Davis de PSW Investments, sous la pression du retour dans les salles de marché de nombreux acteurs après la dernière semaine des vacances d'été et un week-end prolongé.

«Le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq n'ont pas cessé de monter au cours des dernières séances alors même que les volumes d'échanges étaient très faibles», a-t-il expliqué. «À leurs niveaux actuels, les titres ne trouvent tout simplement pas preneurs».

Avec le regain de tensions géopolitiques et une inflation toujours timide, «la perspective d'un nouveau relèvement des taux d'intérêt d'ici la fin de l'année, attendu par les banques, ne cesse de s'amenuiser», a souligné Bill Lynch.

Pour ce qui est des titres, United Technologies a chuté de 5,69%, à 111,21 dollars, après avoir annoncé le rachat de l'équipementier aéronautique Rockwell Collins pour 30 milliards de dollars (dette comprise), soit 140 dollars par action. Ce dernier a avancé de 0,30%, à 131,00 dollars.

Boeing, qui a obtenu gain de cause lundi contre Airbus auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un conflit sur des aides publiques, a perdu 1,39% à 237,00 dollars. Le constructeur a aussi pris position contre le rapprochement d'United Technologies et Rockwell Collins, l'estimant contraire aux intérêts de leurs clients.

- Avec La Presse canadienne