Wall Street a clôturé dans le rouge vendredi à l'issue d'une séance très indécise ponctuée par les turbulences politiques à Washington et des résultats d'entreprises contrastés: le Dow Jones a perdu 0,35% et le Nasdaq 0,09%.

Le principal indice boursier canadien a abandonné près de 100 points, vendredi, dans le cadre d'une semaine marquée par les reculs. L'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a terminé à 14 952,33 points, en baisse de 81,31 points.

«Les titres du secteur des ressources ont été vendus parce qu'un dollar plus élevé fait disparaître la hausse du prix des matières premières», a expliqué Norman Levine, un directeur chez Portfolio Management.

Le dollar canadien a terminé en hausse pour une troisième séance consécutive, ajoutant 0,38 cent US, à 79,45 cents US. Depuis mardi, le huard a pris 1,05 cent US.

La devise canadienne continué de s'apprécier vendredi après que Statistique Canada eut indiqué que l'inflation annuelle s'était accélérée en juillet pour la première fois depuis janvier. Dans l'ensemble, les prix à la consommation ont progressé de 1,2 pour cent en juillet, ce qui renforce la thèse selon laquelle la Banque du Canada procèdera à un autre resserrement monétaire cette année.

À New York

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 76,22 points à 21 674,51 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 5,39 points à 6216,53 points.

L'indice élargi S&P 500 a cédé 0,18%, ou 4,46 points, à 2425,55 points.

Les indices ont oscillé entre pertes et gains tout au long de la séance.

«Il n'y a pas beaucoup de monde dans les salles de marché et cela se traduit par une volatilité beaucoup plus accentuée», a rappelé Maris Ogg de Tower Bridge Advisors.

L'accueil mitigé réservé aux résultats de plusieurs grandes entreprises, en particulier dans le secteur de la distribution, a contribué selon elle à la frilosité de Wall Street.

Le chiffre d'affaires du vendeur de chaussures de sport Foot Locker par exemple a fortement déçu et son titre a plongé de 27,92%, entraînant dans son sillage celui de Nike (-4,37%), lanterne rouge du Dow Jones.

En l'absence d'informations économiques majeures, «Washington a ajouté une bonne dose d'émotion à tout cela», a relevé Maris Ogg.

L'annonce du départ de Steve Bannon, controversé conseiller stratégique de Donald Trump, a notamment été saluée par des acclamations sur le parquet du New York Stock Exchange.

Chantre de la droite alternative américaine, Steve Bannon est connu pour ses avis tranchés. «Nationaliste économique» revendiqué, il était souvent présenté comme un rival à la Maison-Blanche du conseiller économique en chef Gary Cohn, ancien numéro deux de Goldman Sachs et perçu à Wall Street comme un gage de stabilité au sein d'une administration en proie à des difficultés.

Des rumeurs jeudi sur une éventuelle démission de ce dernier avaient secoué le marché.

Le seul indicateur majeur du jour s'est montré encourageant: le moral des ménages aux États-Unis a fortement progressé en août par rapport à juillet selon la première estimation de l'Université du Michigan.

Le marché obligataire reculait un peu: le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s'affichait vers 20H15 GMT à 2,193% contre 2,185% jeudi soir et celui des bons à 30 ans à 2,778%, contre 2,774%.