Wall Street a signé de nouveaux records vendredi, jugeant des chiffres de l'emploi américain moins bons que prévu à l'aube de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed): le Dow Jones a pris 0,29% et le Nasdaq 0,94%. Les trois principaux indices de la Bourse de New York ont terminé comme la veille à des sommets en clôture.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 62,11 points à 21 206,29 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 58,97 points à 6305,80 points. L'indice élargi S&P 500 a progressé de 9,01 points, soit 0,37%, à 2439,07 dollars.

«Ni trop chaud ni trop froid c'est exactement ce que veut le marché», a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services au sujet des chiffres de l'emploi aux États-Unis.

L'économie américaine a créé 138 000 emplois en mai alors que les analystes en attendaient 185 000, mais le taux de chômage a reculé d'un dixième de point pour tomber à 4,3%, son plus faible niveau depuis 2001.

Le salaire moyen a stagné, ne prenant que 4 cents à 26,22 dollars.

Autre indicateur décevant vendredi, le déficit commercial des États-Unis a augmenté plus fortement que prévu en avril, du fait d'une hausse des importations.

«Le principal enseignement de ces chiffres, c'est que cela va créer un frein pour la croissance du PIB au second trimestre puisque le déficit commercial d'avril est supérieur à la moyenne du premier trimestre», a indiqué Patrick O'Hare de Briefing dans une note.

«Le marché commence à remettre en cause un peu le plan de la Fed qui est de deux hausses des taux d'ici la fin de l'année et de commencer à diminuer son bilan», a continué M. Volokhine, faisant référence au volume d'actifs achetés par la banque centrale après la crise financière pour soutenir la reprise.

En plus d'un espoir de voir la politique accommodante de la Fed se prolonger un peu, la Bourse de New York regardait d'un bon oeil la baisse des rendements obligataires, susceptible de soutenir in fine la consommation, et un dollar au plus bas depuis novembre, favorable aux exportations.

Chute du pétrole

La chute des cours du pétrole a pesé sur le secteur de l'énergie avec, au sein du Dow Jones, les majors pétrolières Chevron (-1,11% à 103,11 dollars) et ExxonMobil (-1,49% à 79,50 dollars).

Parmi les autres valeurs, la chaîne de magasins de sport Lululemon Athletica a bondi de 11,55% à 54,29 dollars après avoir publié un bénéfice et un chiffre d'affaires trimestriels meilleurs que prévu. Le spécialiste des tenues pour le yoga a également annoncé la fermeture de la majorité de ses magasins Ivviva ciblant les jeunes filles.

La chaîne de magasins d'ameublement Restoration Hardware (RH) a plongé de 25,69% à 42,54 dollars après avoir revu à la baisse sa prévision de bénéfice pour l'année en cours.

L'enseigne Wal-Mart (-0,24% à 79,62 dollars), en pleine offensive pour rattraper son retard sur Amazon (+1,08% à 1006,73 dollars) dans le commerce en ligne, propose désormais à ses employés américains de gagner plus en livrant après leur travail des achats effectués par des clients sur internet.

Le marché obligataire montait fortement. Vers 20H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,154%, contre 2,214% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,804% contre 2,867% la veille.

Toronto recule

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a lâché 27,16 points à 15 442,75 points. Le secteur de l'énergie a notamment perdu 1,67 pour cent.

De son côté, le dollar canadien a affiché un cours moyen de 74,05 cents US pour la séance, en baisse de 0,02 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

Le cours du pétrole brut s'est déprécié de 70 cents US à 47,66 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, dans la foulée de l'annonce de la décision du président américain Donald Trump de se retirer de l'accord de Paris sur la lutte contre les changements climatiques.

Certains observateurs craignent que cette décision n'entraîne une croissance de la production américaine de brut. Cette dernière a progressé ces derniers mois et des analystes de la Commerzbank allemande ont dit s'attendre à ce que cette tendance soit «encore plus marquée» à la suite de l'annonce de Donald Trump.