Dans un marché pourtant à la hausse, les sociétés pharmaceutiques américaines ont perdu du terrain en Bourse hier, emportées par les promesses de Donald Trump de faire baisser les prix des médicaments.

Le président élu s'est montré particulièrement virulent envers le secteur pharmaceutique au cours de sa première conférence de presse depuis son élection.

Il a indiqué qu'il fallait «créer de nouvelles procédures d'appels d'offres pour l'industrie du médicament» dans le but «d'économiser des milliards de dollars».

«Cela a causé des inquiétudes sur le fait que les profits des entreprises du médicament puissent baisser et les actions du secteur de la santé et des biotechnologies ont donc fortement reculé», a rapporté Karl Haeling de Landesbank Baden-Württenberg.

Ainsi, les grands laboratoires pharmaceutiques comme Pfizer (-1,82% ) ou Johnson & Johnson (-1,23% ) ont reculé.

Pourtant, Wall Street a légèrement monté à l'issue d'une séance agitée: le Dow Jones a pris 0,50% et le Nasdaq 0,21%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a avancé de 98,75 points à 19 954,28 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 11,83 points à 5563,65 points, établissant ainsi un nouveau record. L'indice élargi S&P 500 a progressé de 6,42 points, soit 0,28%, à 2275,32 points.

Dans la foulée des ennuis du secteur pharmaceutique, l'ensemble de la Bourse de New York a connu un coup de mou, est temporairement passé dans le rouge, avant de se ressaisir.

«Je pense que cela vient de la prise de conscience du marché que les déclarations qu'il a faites étaient spécifiques au secteur de la santé», a ajouté Karl Haeling.

Au delà de ces propos, Donald Trump n'a guère apporté de précisions sur ses promesses économiques au premier rang desquelles figurent des allégements d'impôts, une réduction des réglementations touchant les entreprises et des dépenses d'infrastructures.

Ces mesures anticipées par Wall Street ont donné un coup de fouet au marché après l'élection américaine le 8 novembre, le Dow Jones ayant pris environ 9% depuis lors.

Dans l'immédiat, le marché reste «orienté à la hausse et espère que le nouveau gouvernement et le Congrès seront capables de fournir rapidement ces nouvelles mesures», a indiqué Jack Ablin de BMO Private Bank.

Il pourrait toutefois retomber dans l'attentisme jusqu'au début de la saison des résultats d'entreprises avec comme première étape la publication des résultats trimestriels et annuels de plusieurs grandes banques vendredi.

Principal élément notable extérieur à la politique et favorable au marché mercredi, les cours du pétrole ont signé un net rebond, effaçant en partie leur nette baisse du début de la semaine.

Parmi les valeurs, la compagnie aérienne United Continental a avancé de 1,87% après avoir fait part d'une progression de son nombre de passagers transportés au mois de décembre.

Le constructeur automobile Ford a perdu 1,4% après avoir abaissé ses prévisions pour 2017, mais avoir indiqué être en voie de réaliser son objectif de chiffre d'affaires avant impôts pour l'année précédente. M. Trump a par ailleurs à nouveau salué sa décision d'investir aux États-Unis plutôt qu'au Mexique.

À la Bourse de Toronto, l'indice composé S&P/TSX a gagné 65,26 points pour terminer la séance à 15 491,54 points, soutenu par les gains des secteurs de la finance et des matériaux.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 0,29 cent US à 75,89 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a gagné mercredi 1,43 $ US à 52,25 $ US le baril, pendant que le prix du lingot d'or a grimpé de 11,10 $ US à 1196,60 $ US l'once. Le prix du cuivre est resté inchangé à 2,61 $ US la livre.

- Avec La Presse canadienne